Quand il a posé un oreiller sur le visage de sa femme et l'y a maintenu jusqu'à ce qu'elle ne respire plus, Michel Cadotte comprenait ce qu'il faisait, et savait que c'était mal.

Contre-interrogé ce matin par la procureure de la Couronne, à son procès pour le meurtre non prémédité de son épouse Jocelyne Lizotte, l'homme de 57 ans a admis qu'il savait que son geste allait causer sa mort.

Me Geneviève Langlois a insisté pour savoir si son projet de mettre fin aux souffrances de son épouse avait germé dans son esprit dans les cinq minutes précédant son passage à l'acte.

Après avoir donné le repas à sa femme, Michel Cadotte a tenté pendant environ cinq minutes de la placer confortablement dans son lit pour sa sieste, a-t-il expliqué. Il n'y arrivait pas, puisque la tête de Mme Lizotte restait inclinée sur le côté, coincée dans cette position parce que l'appui-tête de son fauteuil gériatrique n'avait pas été installé ce jour-là.

«J'avais de la difficulté à placer l'oreiller, je l'avais dans les mains, a dit M. Cadotte. C'est là que je me suis dit que c'était assez, que je ne voulais plus qu'elle souffre.»

Interrogé sur sa consommation d'alcool, l'accusé a expliqué qu'il avait beaucoup bu dans les deux jours précédents les événements, alors qu'il avait presque cessé complètement depuis deux mois.

Âgée de 60 ans, la victime était atteinte de la maladie d'Alzheimer à un stade avancé et vivait en CHSLD depuis 2014. Elle n'avait pas d'interactions avec son environnement, était attachée en permanence à son fauteuil roulant ou à son lit.

Demain, le jury entendra le témoignage d'un psychiatre qui a rencontré Michel Cadotte après son arrestation.