Le procès de deux individus accusés d'avoir tué une victime innocente, le 2 juin 2016 dans la métropole, s'est ouvert hier matin au palais de justice de Montréal.

Le sort des deux accusés, Joubens Jeff Theus et Ebamba Ndutu Lufiau, est maintenant entre les mains d'un jury relativement jeune de six hommes et six femmes.

Dans sa déclaration d'ouverture, l'un des procureurs de la Couronne, Me Katerine Brabant, a expliqué que la victime, M. Angelo D'Onofrio, 72 ans, « était paisiblement attablée sur la terrasse du bar Hillside » lorsque, vers 15 h 50, un tireur est entré sans rien dire et a ouvert le feu vers le client. « Le tireur est ensuite ressorti sans prononcer un mot. Nous allons vous démontrer hors de tout doute que ce tireur est M. Joubens Jeff Theus », a-t-elle ajouté.

La procureure a indiqué que la poursuite démontrerait également hors de tout doute que son coaccusé, Ebamba Ndutu Lufiau, l'avait conduit avant et après le meurtre.

« M. D'Onofrio était un habitué du Hillside. Il n'avait pas d'antécédents criminels et n'était pas connu des policiers. La personne visée n'était pas M. D'Onofrio, mais M. Antonio Vanelli, qui, lui, est bien connu de la police », a-t-elle ajouté.

Me Brabant a ajouté que M. Vanelli et M. D'Onofrio se ressemblaient physiquement et que des photos des deux hommes seraient déposées en preuve. Elle a aussi indiqué qu'Antonio Vanelli est passé au café Hillside dans la journée et que son véhicule était toujours garé à proximité lorsque le crime a été commis.

Preuve d'ADN

La procureure a raconté qu'après le meurtre, vers 1 h du matin, une plaque d'immatriculation volée apposée sur le véhicule qui aurait servi au crime et des vêtements ont été retrouvés, partiellement incendiés. 

« Dans les vêtements, de l'ADN a été retrouvé. De l'écoute a été utilisée, des conversations ont été enregistrées. Les policiers ont orienté leurs actions de façon à stimuler les conversations entre les suspects. Soyez attentifs, lorsque vous les écouterez, à la façon dont ils se parlent et leur méfiance à aborder certains sujets », a dit aux membres du jury Me Brabant.

Une technicienne en scène de crime du SPVM, Chantal Cusson, a pris des centaines de photos des différents lieux d'intérêt le jour du crime. Hier, elle a notamment eu le temps de montrer aux jurés des photos de plusieurs commerces voisins du Hillside munis de caméras de surveillance. Elle a aussi présenté des photos des vêtements de la victime criblés de huit perforations. Son témoignage se poursuit aujourd'hui.

Le procès, qui pourrait durer jusqu'à 12 semaines, est présidé par le juge Daniel Royer de la Cour supérieure.

Outre Me Brabant, Me Éric de Champlain représente également la poursuite. Les deux accusés sont défendus, dans le cas de M. Theus, par Me Élizabeth Ménard et Me Audrey Chabauty, et dans celui de M. Lufiau, par Me Steve Hanafi et Me Louis Miville-Deschenes. 

Les deux enquêteurs du SPVM responsables du dossier sont Gilles Gagné et David Desrochers. 

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.