Les trois ex-employés de Stationnement de Montréal qui ont volé 300 000 $ en petite monnaie dans des parcomètres ont été condamnés à la prison, hier au palais de justice de Montréal.

Des peines d'emprisonnement s'imposaient, selon le juge Pierre Labelle, qui a souligné que les trois malfaiteurs n'avaient pas reconnu leur larcin, prémédité et perpétré sur une période de plusieurs mois, en 2012 et 2013, ajoutant que les sommes subtilisées n'avaient jamais pu être récupérées.

Les trois hommes, qui avaient la tâche de vider les parcomètres, avaient obtenu une copie de la clé permettant d'ouvrir les boîtes métalliques contenant la monnaie. Pendant le transport, ils pigeaient dans les boîtes pour s'approprier les pièces de un et deux dollars.

Richard Bellavance, un ancien col bleu, a été condamné à 10 mois de prison. L'homme de 56 ans aurait agi par vengeance : transféré à Stationnement de Montréal pour une affectation qui devait être temporaire, il n'a jamais réussi à retrouver son ancien emploi, ce qui l'a rendu « aigri et en colère, entre autres parce que son salaire avait été amputé », a souligné le juge Labelle en lui imposant sa peine.

C'est lui qui aurait touché la part la plus importante du butin, qui n'a toutefois jamais été retrouvé. Bellavance s'est fait passer les menottes sur-le-champ et a pris le chemin des cellules.

Jean-Michel Songue a quant à lui écopé de sept mois de détention. L'homme de 34 ans était déjà détenu lorsqu'il s'est présenté en cour pour recevoir sa sentence : il est emprisonné pour une affaire de violence familiale.

Il n'avait pas d'antécédents judiciaires avant d'être arrêté pour le vol de monnaie dans les parcomètres, mais a eu d'autres démêlés avec les autorités depuis, ce qui a fait dire au juge Labelle qu'il présentait un risque de récidive plus élevé que ses comparses.

Jocelyn Lefebvre s'en est tiré de son côté avec une peine d'un an dans la collectivité : il sera assigné à son domicile 24 heures sur 24 pendant huit mois, sauf pour aller travailler et s'acquitter de ses autres obligations, et devra respecter un couvre-feu pendant les quatre mois suivants, en plus de faire 150 heures de travaux communautaires. Ensuite, il passera 30 fins de semaine en prison.

Le juge a renoncé à demander aux trois hommes de rembourser les sommes subtilisées. Compte tenu de leurs faibles revenus et de leurs obligations familiales, il leur faudrait de nombreuses années pour tout rembourser.

En effet, Jocelyn Lefebvre est séparé et vit dans l'appartement de sa mère, où il dort sur le canapé. Manoeuvre dans une entreprise de construction, il continue à soutenir financièrement son ex-conjointe et l'un de ses fils.

Jean-Michel Songue, emprisonné depuis quelques mois, a de nombreuses dettes, des perspectives d'emploi plutôt sombres et a l'intention de déclarer faillite à sa sortie de prison.

Quant à Richard Bellavance, qui a réussi à trouver un nouvel emploi, il est propriétaire d'une maison, mais sa saisie aurait des conséquences néfastes pour sa famille.

« Ils sont tous dans une situation financière qui oscille entre difficile et désespérée. Les conséquences d'une ordonnance de remboursement seraient beaucoup plus lourdes pour les délinquants que les pertes [encourues] pour la victime », a noté le juge.

PHOTO IVANOH DEMERS, LA PRESSE

Jocelyn Lefebvre

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Jean-Michel Songue