Son couteau bien visible sur le lit, John Blackburn agrippe sa victime par les cheveux et lui lance un sérieux avertissement : il vient de tuer quelqu'un et il pourrait bien la tuer aussi. Ce multirécidiviste de 67 ans a récemment été déclaré délinquant dangereux, une étiquette destinée aux pires criminels, pour cette violente agression sexuelle.

John Blackburn a plaidé coupable au début du mois d'avoir séquestré, menacé de mort et agressé sexuellement une femme avec une arme, le 16 septembre 2017, à Montréal. Le juge Yves Paradis l'a condamné à sept ans de pénitencier, une peine à purger dans deux ans à la fin de sa peine actuelle. Il sera ensuite soumis à une période de surveillance de longue durée de 10 ans, la période maximale.

John Blackburn se présente chez sa victime ce soir-là dans l'espoir d'y passer la fin de semaine. Celle-ci refuse alors de l'héberger. Une réponse qui ne plaît pas à l'agresseur au physique imposant qui amène alors de force sa victime dans la chambre. Il est agressif et exige l'obéissance.

John Blackburn la menace en lui laissant entendre qu'il vient de tuer quelqu'un, une information qui se révèle fausse. Il ordonne à sa victime de lui faire une fellation sans condom. Il devient furieux lorsqu'elle tente de lui en enfiler à son insu et poursuit son agression sexuelle avec plus de violence. La victime réussit à prendre la fuite par la porte arrière et alerte les policiers.

ENCORE TRAUMATISÉE

« C'est impensable pour moi de penser qu'il peut se réhabiliter. Je ne vois pas... Il est en prison, et j'ai des problèmes avec ça... ça va être dur pour moi... », a confié à la cour sa victime au moment de l'imposition de la peine. Cette femme auparavant si confiante en ses moyens est toujours traumatisée par cette violente agression sexuelle.

« J'appréhende tout, je vois toujours du danger partout. J'ai tout réorienté ma vie en conséquence... [...] Je ne suis plus bien chez moi. J'ai perdu une quiétude et une tranquillité d'esprit. Je dois toujours être alerte », a-t-elle raconté à la cour.

La voix éraillée, John Blackburn a ensuite exprimé des remords à la victime. « Je ne voulais pas lui demander pardon, parce que c'est impardonnable ce que j'ai fait. Je voulais qu'elle sache que je le regrette. Après avoir entendu son témoignage, je le regrette encore plus, parce qu'il y a des conséquences. C'est dur à prendre... », a-t-il déclaré.

John Blackburn purge une peine fédérale depuis presque 50 ans. Vols à main armée, utilisation d'une arme à feu, séquestration, voies de fait : il a récidivé dès sa sortie de prison pendant toute sa vie, souvent pour commettre des crimes violents. Selon un psychiatre, il est pratiquement au niveau requis pour être désigné psychopathe. De plus, son risque de récidive est « élevé ».

Dans sa décision, le juge relève notamment son « comportement empreint de violence » en prison. John Blackburn s'est impliqué dans le trafic de drogue au sein des Rock Machines, un groupe de motards criminels, indique une récente décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada. Le sexagénaire a même déjà agressé un codétenu avec un pic artisanal. Sa cote de sécurité a été augmentée plusieurs fois à un niveau maximum.