L'ex-entraîneur sportif Michel Arsenault a comparu jeudi matin, après avoir été arrêté la semaine dernière pour des agressions sexuelles et des voies de fait sur des gymnastes, des crimes qui auraient été commis à Montréal à la fin des années 1980 et au début des années 1990.

L'homme qui habite maintenant en Alberta n'était pas présent au palais de justice de Montréal: il y était représenté par son avocate Roxane Hamelin.

Il fait face à sept chefs d'accusation, soit trois d'agression sexuelle et quatre de voies de fait sur six présumées victimes qui avaient entre 10 et 20 ans au moment des faits. L'une d'elles aurait donc à la fois subi des voies de fait et une agression sexuelle.

Les plaignantes étaient alors des gymnastes dont l'accusé était l'entraîneur, a précisé Me Sylvie Lemieux, la procureure de la Couronne.

Aucune autre accusation n'a été déposée contre lui jeudi matin. L'enquête policière est par ailleurs terminée.

Mais les conditions de l'homme de 56 ans ont toutefois été modifiées. Il lui était déjà interdit d'être en contact avec les plaignantes et les témoins, et il lui est désormais également interdit d'avoir un emploi, rémunéré ou non, ainsi que de faire du bénévolat dans un cadre où il serait en situation d'autorité sur des mineurs. Cette condition a été ajoutée «pour peut-être protéger la société éventuellement», a indiqué Me Lemieux.

Michel Arsenault avait été arrêté chez lui à Edmonton, en Alberta, le 16 mai dernier. Libéré, il s'était engagé à se présenter en cour lorsque requis.

Il doit maintenant revenir devant le tribunal le 28 août prochain, après que son avocate eut eu le temps de prendre connaissance de la preuve communiquée par la Couronne. Celle-ci est volumineuse, principalement constituée de déclarations vidéo des plaignantes et des témoins, souligne Me Lemieux.

Quant à Me Hamelin, elle a indiqué ne pas vouloir commenter le dossier pour le moment. Elle a assuré n'avoir aucune difficulté à communiquer avec son client, même s'il se trouve dans une autre province.

Michel Arsenault avait été suspendu en décembre dernier par Gymnastique Canada - la fédération nationale de ce sport au pays - après les «allégations sérieuses» qui avaient alors été rapportées par Radio-Canada. À ce moment, trois ex-gymnastes québécoises avaient révélé avoir été victimes d'agressions sexuelles de sa part alors qu'elles étaient mineures, dans les années 1980 et 1990.

L'entraîneur avait quitté le Québec pour l'Alberta en 1994 et y a fondé le club Champions Gymnastics en 2002.