Plus deux mois après la sélection du jury, le procès de Denis Lefebvre et Yves Denis a finalement débuté, jeudi après-midi, au Centre judiciaire Gouin, à Montréal. Deux hommes font face à six chefs d'accusation: double meurtre au premier degré, homicide involontaire et complot en vue de commettre ces crimes.

Dans sa déclaration d'ouverture au jury, Me Jonathan Meunier a résumé la preuve qu'on présentera au jury au cours des prochaines semaines, voire des prochains mois, tant ce procès s'annonce long et complexe (il y a huit procureurs présents dans la salle, quatre pour la Couronne et autant pour la défense). 

Ils sont accusés des meurtres de Johnny Coutu et Benoit Denis, alias «Ti-Ben», le demi-frère Yves Denis. Ils font également face à des accusations d'avoir sauvagement battu à mort Kevin Walter, en avril 2009, à Rouyn-Noranda. «Ces deux meurtres ont été commis à la demande des accusés et au bénéfice de leur organisation criminelle», a noté le procureur.

Outre les enquêteurs de la police, la couronne fera entendre en Cour quatre témoins principaux, dont un délateur qui «n'est pas un enfant de coeur; il faut appeler un chat un chat», a reconnu Me Meunier, à propos de son témoin dont une ordonnance de non-publication nous empêche de divulguer l'identité. Mais il s'agit «d'un individu fortement criminalisé qui n'hésite pas à utiliser la violence pour arriver à ses fins et, en 2010, qui a décidé de collaborer avec les autorités.» 

Tueur à gages

Ce délateur racontera qu'il s'est rendu en Abitibi, à la demande des accusés, à titre de tueur à gages avec la mission de tuer deux hommes: Coutu et Denis. Les victimes gravitaient autour d'un réseau de trafiquants de drogue connu en Abitibi-Témiscamingue, et dévoilé par l'enquête Écrevisse, tenue en Abitibi il y a huit ans, Surnommé «le notaire», Coutu avait auparavant survécu à un attentat l'explosion de sa voiture, dans le stationnement d'un restaurant à Val-d'Or. 

Pour ce qui est du demi-frère d'un des accusés, «Ti-Ben», il était devenu dérangeant parce qu'i parlait trop», a noté Me Meunier. 

Le procès se poursuit demain matin devant la juge Éliane Perreault au Centre judiciaire Gouin, attenant à la prison de Bordeaux.