Deux garçons et une fille âgés de 13 à 15 ans accusés d'avoir agressé sexuellement une adolescente le mois dernier à Montréal resteront détenus à leur résidence pendant les procédures, mais pourront poursuivre leurs études. Certains d'entre eux fréquentent toutefois la même école que la victime, a indiqué mercredi l'avocat d'un des accusés, au terme de l'audience en Chambre de la jeunesse de la Cour du Québec.

L'adolescente aurait été agressée pendant une fête dans un appartement de Montréal-Nord, le soir du 24 mars dernier. Le viol collectif de la victime aurait été filmé et partagé sur les réseaux sociaux, selon le 98,5 FM. C'est ensuite le frère aîné de la victime qui aurait reconnu sa soeur sur cette vidéo, et qui aurait ensuite alerté son père, a rapporté la journaliste Monic Néron à l'émission Puisqu'il faut se lever.

Les trois adolescents font tous «sensiblement» face aux mêmes accusations : agression sexuelle avec la participation de plus d'une personne, agression armée, séquestration et production, possession et distribution de pornographie juvénile, a indiqué la procureure de la Couronne Me Karine Destrempes, en mêlée de presse. Nous ne pouvons révéler l'identité des accusés et de la victime en raison de leur âge.

Vêtus chacun d'un ample coton ouaté, les deux accusés de 15 ans étaient présents mercredi après-midi à leur audience, aux côtés de leur coaccusée, une jeune adolescente à l'air juvénile. Inexpressifs, les trois jeunes ont lancé quelques regards furtifs en direction de membres de leur famille dans la salle du tribunal.

Les trois accusés seront dorénavant détenus à domicile sous supervision de leurs parents, a décidé la juge Pauline R. Laforce. Il ne s'agit pas d'une remise en liberté sous conditions, mais plutôt d'une détention sous surveillance d'une «personne digne de confiance». Les avocats de la défense ont ainsi admis que si une enquête sur remise en liberté avait eu lieu, la juge aurait ordonné la détention des accusés.

«Les parents font un peu le rôle de geôlier à la maison», a résumé Me Destrempes. Ils devront respecter des conditions «très sévères», comme celle de rester à domicile 24 heures sur 24, sauf en présence d'un parent, ou pour aller à l'école. Il leur sera interdit d'utiliser un téléphone permettant d'accéder à internet ou d'accéder à tout réseau social sur internet.

Les accusés fréquentent-ils la même école que la victime? «Pas tous», a rétorqué un des avocats de la défense, Me Tiago Murias, en mêlée de presse. «Je ne peux pas confirmer que tout le monde va à la même école. Certaines personnes impliquées vont à la même école», a-t-il précisé en anglais.

Un quatrième accusé, âgé de 15 ans, va comparaître jeudi en Chambre jeunesse. Un cinquième suspect fait toujours l'objet d'une enquête du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).