En donnant une peine de huit ans de prison pour homicide involontaire à Shorn Carr, pour la mort de Fehmi Sen, le juge Guy Cournoyer n'a pas mâché ses mots. « Cette mort insensée est le résultat d'une bravade puérile, déplacée et macho, d'un sens de l'honneur tordu, laissant inconsolables la mère, la famille et les proches de la victime. »

Tué par erreur pour une histoire de coeur et de jalousie, Fehmi Sen a été abattu devant ses amis le 30 mai 2013 au parc Kent, dans le quartier Côte-des-Neiges. Il avait 28 ans. 

La fin d'un long procès

Le jour du drame, Shorn Carr conduisait le véhicule d'où a été tiré le coup de feu qui a atteint mortellement Fehmi Sen. Outre Carr, trois autres hommes étaient à bord et ont été accusés de meurtre prémédité : Rakesh Jankie, Marlon Henry et Kshawn Rocque. Or, en février dernier, un jury a acquitté Jankie et Henry, causant la commotion au palais de justice : la mère de la victime a perdu conscience à l'annonce du verdict. Quant à Rocque, il a plaidé coupable de complicité après les faits et reçu une peine de 42 mois. 

Dans son jugement, M. Cournoyer écrit que les procureurs et les enquêteurs ont connu « un succès limité pour briser le mur du silence autour de la mort de Fehmi Sen. Cette situation malheureuse a nui à la capacité de donner une sentence appropriée ». 

Assis dans le box des accusés, Shorn Carr n'a eu aucune réaction vendredi matin. Comme il est en détention préventive depuis plus de quatre ans (compté à temps et demi), il lui reste près de 18 mois à purger à sa peine de prison.

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Marlon Henry, Rakesh Jankie et Shorn Carr. En février dernier, un jury a acquitté M. Jankie et M. Henry.