«Sortez le frigidaire, tant qu'à y être!» a lancé Yves Nadeau aux premiers répondants, en voyant sa «blonde», Louise Girard, attachée sur une planche dorsale pour être transportée en ambulance.

L'homme de 59 ans, atteint d'une déficience intellectuelle légère, est accusé du meurtre non prémédité de sa conjointe, le 24 février 2014, dans leur appartement, rue Sherbrooke Est à Montréal.

La responsabilité criminelle de Nadeau est au coeur de ce procès devant juge seul, amorcé lundi au palais de justice de Montréal. Mardi, trois pompiers, un ambulancier et une policière ont témoigné. 

Les témoins ont répété que Yves Nadeau avait un comportement incohérent et des propos confus à leur arrivée sur les lieux. Selon eux, la situation était «bizarre», ou pour le moins, «inhabituelle».

À l'arrivée des pompiers, Nadeau, qui a appelé le 911, est debout dans le couloir devant la porte de chez lui. À l'intérieur, une femme est étendue au sol, sur le dos, avec une chaise par-dessus le corps. «Comme si la chaise avait été placée par dessus elle», dit le pompier Raphaël Forest.

Ce dernier tente de réanimer la femme en arrêt cardio-respiratoire, pendant que Nadeau s'agite derrière lui. Il répète que sa conjointe a fait une chute pendant qu'il était dans la salle de bain. «Louise est tombée par terre. Aidez-là. Emmenez-là à (l'hôpital) Notre-Dame. Elle est connue à Notre-Dame!», lance l'accusé au pompier.

Des «plaies pénétrantes» sur le corps

Le pompier constate alors que Louise Girard a deux «plaies pénétrantes» sur le corps. Il voit aussi une tache de sang sur le chandail de Nadeau et un couteau au fond du lavabo de cuisine. «Je commence à penser qu'autre chose qu'une chute est arrivée», raconte le pompier Forest. L'ambulancier sur place constate qu'il y a une chance de survie et qu'on doit transporter la victime à l'hôpital.

Yves Nadeau veut l'accompagner dans l'ambulance. Mais devant les suspicions des répondants, il est plutôt mis en état d'arrestation pour tentative de meurtre par deux policières. Dans la voiture en chemin vers le centre de détention, Nadeau ne semble pas apprécier avoir été menotté par deux policières : «Y'a un gars assis en arrière, pis deux femmes en avant. Ostie de femmes!», rouspète l'accusé, selon le témoignage de l'agente de Grandmaison.

Rappelons qu'Yves Nadeau n'est pas détenu pendant son procès. Il était accompagné mardi de sa mère octogénaire et deux membres de sa famille dans la salle d'audience. Le procès se poursuit mercredi avec la suite de l'interrogatoire de la policière qui a écroué le présumé meurtrier. 

- Avec Louis-Samuel Perron, La Presse