Faux départ ce matin au procès pour proxénétisme et traite de personnes d'Emmanuel Stark, alias PacMan, au palais de justice de Montréal. Alors que des témoins « excessivement vulnérables » devaient témoigner, la juge a autorisé le report du procès pour au moins une semaine pour débattre d'une requête déposée in extremis par la défense.

C'est seulement mardi soir, après 18 heures, que l'avocat de l'accusé, Me Ngoc Thang Nguyen, a envoyé par courriel à la juge et à la poursuite sa requête en séparation de chefs d'accusation. Or, le délai de signification prévu au Code criminel est de 10 jours, lui a rappelé la juge Anne-Marie Lanctôt, surprise par cette demande de dernière minute.

« Le délai est pratiquement inexistant ! C'est une faute de procédures », a fait valoir la procureure de la Couronne Yasaman Jahanbakhsh. De plus, les témoins de l'affaire sont « excessivement vulnérables », a-t-elle ajouté.  « Il y a deux policiers par témoin pour assurer la protection de ces personnes. Ce sont des personnes qui habitent dans la rue. Vous imaginez les ressources que ça représente ! », a plaidé Me Jahanbakhsh.

Néanmoins, malgré les protestations de la procureure, la juge a accueilli la requête qui sera débattue mercredi prochain. En outre, la défense demande de subir des procès distincts pour chaque victime alléguée.

Dans le box des accusés, Emmanuel Stark a indiqué au tribunal n'avoir « aucun inconvénient » de retarder le procès. « Ce sera vraiment mieux pour ma défense. Je n'ai pas le choix... je me sais non coupable », a-t-il déclaré.

Emmanuel Stark, surnommé PacMan, fait face à 20 chefs d'accusation : proxénétisme, séquestration, agression sexuelle armée, menaces de mort, trafic de drogue, voies de fait et traite de personnes. Ce dernier chef prévoit une peine minimale de quatre ans de détention et une peine maximale de quatorze ans. 

Les crimes auraient été commis contre deux victimes entre le 1er décembre 2016 et le 8 février 2017 à Montréal.

Selon les enquêteurs du Module proxénétisme de la Section des crimes majeurs du Service de la police de la Ville de Montréal (SPVM), Emmanuel Stark ciblait ses victimes près de la place Émilie-Gamelin, à Montréal. Il les aurait ensuite séquestrées dans un appartement de la métropole, puis aurait publié leur photo sur un site d'escortes afin qu'elles se prostituent. 

Le SPVM avait lancé un appel à la population après son arrestation pour trouver d'autres victimes potentielles de l'accusé.