Christian Pépin s'est «fait justice tout seul» en assassinant sa mère et sa grand-mère, le 3 décembre dernier à Montréal. L'homme de 35 ans au lourd passé criminel a plaidé coupable cet après-midi à deux accusations de meurtres prémédités, des plaidoyers rarissimes. Dans le box des accusés, il a carrément explosé, invectivant sa famille rassemblée dans la salle d'audience.

«Ma mère m'a tellement fucké la tête! C'est pour ça que j'ai sauté une coche! J'ai décidé que ces deux personnes-là ne feraient plus de mal à personne», a vociféré Christian Pépin, debout. À un moment, il s'est déplacé dans sa cage de verre, se rapprochant des membres de sa famille dans l'assistance en leur criant des insanités. Certains d'entre eux ont bien failli y «passer», a-t-il craché. Un homme s'est levé en lui faisant un doigt d'honneur, alors qu'une femme a éclaté en sanglots.

Christian Pépin a ainsi reconnu avoir décidé consciemment de poignarder et étrangler sa mère Diane Champagne, 55 ans, puis d'aller tuer sa grand-mère, Paulette Robidoux, qui souffrait d'Alzheimer. Quelques heures plus tôt, sa mère, avec qui il habitait, l'avait rabroué pour avoir refusé de faire le sapin de Noël familial. Il sortait d'une peine d'environ 10 ans de pénitencier.

Mais la source de sa colère était ailleurs: il a affirmé au tribunal avoir été agressé sexuellement par sa mère, alors qu'il avait neuf ans. C'est pour cette raison qu'il aurait posé des gestes à caractère sexuel sur celle-ci, avant de la tuer, dans le salon de leur appartement.

Il écope automatiquement de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Toutefois, la procureure de la Couronne Anne-André Charette n'exclut pas de demander une peine encore plus sévère lundi. Depuis la modification du Code criminel, il est maintenant possible de demander jusqu'à 50 ans dans les cas de double meurtre. 

Christian Pépin a commis dans le passé de nombreuses agressions violentes sur des inconnus, et même sur des détenus, révèle une décision de 2016 de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC). Il avait écopé de plus de deux ans de pénitencier pour avoir volé, puis frappé au visage un inconnu dans un parc en novembre 2013

«La Commission est d'avis que vous avez démontré une propension à la violence en faisant usage de la violence envers des connaissances, étrangers, et personnes en position d'autorité, cela dans la communauté et en milieu carcéral. Vous avez fait usage d'armes tel qu'un fusil, un couteau, un liquide, vos poings et vos pieds en commettant des actes de violence», explique-t-on dans cette décision portant sur une libération d'office en avril 2016.

Photo tirée de Facebook

Diane Champagne