L'arrestation de Nathalie Normandeau et six autres personnes a été devancée au 17 mars 2016, jour de budget provincial, selon un «enquêteur important». C'est la preuve que ces arrestations étaient «un show», selon un des coaccusés.

En février 2016, des compléments d'enquête sont demandés par un procureur au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) à cet enquêteur. «Il m'informe plus tard, après plusieurs rencontres, vers le 12 mars que j'ai encore un mois pour préparer les arrestations», explique l'enquêteur dans un document déposé au palais de justice de Québec, vendredi.

«Le lundi matin, je sais de mes patrons que les arrestations doivent se faire le vendredi 18 (mars). Puis pour apprendre que c'est pour jeudi le 17 (mars). Je n'ai jamais su d'où venait l'ordre de faire cela si rapidement et pour cette date», continue l'enquêteur.

Selon un des coaccusés, c'est la preuve que les arrestations ont été devancées pour concorder avec le dépôt du budget provincial, le 17 mars. «Ç'a été un show médiatique. On a fait un spectacle avec nos arrestations», a dénoncé, devant le juge, l'ancien maire de Gaspé François Roussy.

«Ce qu'on comprend, c'est que quelqu'un a décidé d'aller beaucoup plus vite, mais on ne sait pas pourquoi, par contre on sait que ce n'était pas pour une saine administration de la justice.»

La Cour du Québec entend en ce moment une requête en arrêt des procédures déposée par les coaccusés. Les avocats de la défense font valoir que le procès doit achopper à cause de délais déraisonnables.