Un ancien enseignant suppléant de la commission scolaire de Montréal (CSDM) a écopé d'une peine de 18 mois de prison pour avoir possédé et distribué sur l'internet des quantités importantes de pornographie juvénile. Érik Cossette détenait presque 100 000 images de bébés et d'enfants dans des poses extrêmement suggestives.

« Le fait que vous étiez enseignant, c'est un facteur qui est aggravant. C'est inquiétant ! Le fait que vous travailliez parfois dans des écoles primaires, dans des écoles secondaires, qui sont justement des enfants dans des âges où vous aviez un paquet d'images. La société n'accepte pas ce genre de crimes », a déclaré la juge Marie-Josée Di Lallo, jeudi dernier, au moment où l'accusé plaidait coupable à trois chefs d'accusation. Érik Cossette ne travaille plus à la CSDM, a confirmé hier un porte-parole.

Érik Cossette, 52 ans, a été arrêté à sa résidence du quartier Villeray, le 23 mars 2017, à la suite d'une enquête de quelques semaines de la Section des crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Il avait été mis en filature par les enquêteurs en raison de son métier d'enseignant. Selon un résumé des faits présenté en cour, l'accusé distribuait de la pornographie juvénile sur des logiciels de partage.

Pas moins de 96 709 images d'enfants âgés de 1 à 12 ans ont été retrouvées dans son ordinateur. Il s'agissait « majoritairement de jeunes filles de 6 à 10 ans, impliquées dans des actes de pénétration, de masturbation et de pénétration, et des gestes entre enfants et entre adultes et enfants », a révélé l'enquête. Il ne détenait aucune photo d'élèves de la CSDM, a appris La Presse. Toutefois, le résumé des faits ne précise pas si c'est bien le cas.

La juge Di Lallo a entériné la suggestion commune de 18 mois d'emprisonnement, non sans préciser que cette peine aurait pu être « beaucoup plus lourde [...] compte tenu du nombre de fichiers que [l'accusé possédait] ». Plusieurs facteurs atténuants lui ont ainsi épargné une peine plus sévère : son absence d'antécédents criminels, son amorce d'une thérapie dès son arrestation et le fait qu'il a plaidé coupable. Il a aussi plaidé coupable d'avoir possédé 90 g de marijuana en vue d'en faire le trafic.

« J'espère que vous prenez conscience aujourd'hui que les gestes que vous avez commis sont inacceptables et que la société a une très forte réprobation face à ce genre de crimes », a dit la juge Di Lallo.

Érik Cossette a déjà fait les manchettes, puisqu'il était le meilleur ami et le colocataire en 1989 de Marc Lépine, l'auteur de la tuerie de Polytechnique. En 1999, dans une entrevue accordée à La Presse à l'occasion du 10e anniversaire de la tuerie, Érik Cossette disait travailler comme « éducateur auprès d'enfants qui connaissent des troubles d'apprentissage et de comportement ».