Des questions, mais pas de verdict: les jurés continueront leurs délibérations pour une sixième journée mardi matin, au procès pour négligence criminelle dans le déraillement mortel d'un train à Lac-Mégantic en 2013.

Lundi, ils ont posé leurs premières questions au juge depuis qu'ils ont été placés en isolement.

Ils ont demandé un dictionnaire et des éclaircissements sur quelques notions juridiques.

Les jurés - huit hommes et quatre femmes - ont notamment demandé des précisions sur l'expression «doute raisonnable». Ils cherchaient aussi à obtenir des explications sur le concept juridique de «personne raisonnable» et sur celui de «personne raisonnable et prudente», ainsi que la différence entre les deux.

Le dictionnaire leur a été refusé, mais le juge Gaétan Dumas, de la Cour supérieure, leur a offert des réponses à leurs questionnements en fin de journée, jeudi.

Le jury a pour tâche de décider du sort de Thomas Harding, Richard Labrie et Jean Demaître, qui ont été accusés en lien avec la tragédie du 6 juillet 2013 lors de laquelle 47 personnes ont été tuées.

Thomas Harding était le chef du train, Richard Labrie le contrôleur ferroviaire et Jean Demaître était le directeur des opérations ferroviaires de l'entreprise Montreal Maine and Atlantic au Québec.

Que des questions soient posées est tout à fait normal, estime Charles Shearson, le procureur de Thomas Harding.

Même si les directives au jury étaient claires, a-t-il avancé, «il y a des concepts qui sont difficiles à cerner pour des gens qui n'évoluent pas dans le système judiciaire à tous les jours».

«C'était un procès complexe, avec une preuve importante. Ça me dit qu'on a des jurés qui cherchent à accomplir leur devoir de façon consciencieuse.»

Mais pour son client, cinq jours de délibérations représentent une «attente difficile», a dit Me Shearson, soulignant que le verdict «sera l'une des plus importantes décisions qui sera rendue dans sa vie».

«Mais M. Harding est à tout le moins content de voir que les jurés prennent leur tâche au sérieux et prennent le temps d'analyser toute la preuve», a-t-il ajouté.