Acquitté dimanche du meurtre non prémédité de Marc-André Masson pendant une transaction de drogue, James Lee Brathwaite sera un homme libre jeudi, après avoir passé plus de trois ans derrière les barreaux. Il a été condamné mercredi à une peine d'une journée de détention pour avoir ouvert le feu dans la rue en direction d'un autre homme.

James Lee Brathwaite, 30 ans, a été acquitté par le jury des accusations de meurtre au second degré et de tentative de meurtre à l'endroit de Mathieu Lauzon. Au terme de sept jours de délibérations, le jury l'a toutefois reconnu coupable d'une accusation réduite d'agression armée.

Le juge Alexandre Boucher l'a condamné hier à 36 mois de détention, mais en soustrayant le temps passé en détention préventive, il ne lui reste dans les faits qu'une journée à purger. Il sera toutefois soumis à une probation de trois ans et à une interdiction à vie d'avoir une arme à feu.

Marc-André Masson est mort d'une balle dans la tête pendant une transaction de drogue dans une voiture, le 29 mai 2014, dans le quartier Saint-Michel. Selon la Couronne, James Lee Brathwaite avait appuyé sur la gâchette, alors qu'il réclamait l'argent de la transaction - 1500 $ - à Mathieu Lauzon. Ce dernier a été atteint à trois reprises. Or, le jury n'a pas adhéré à cette version des faits.

James Lee Brathwaite a témoigné que c'était plutôt Mathieu Lauzon qui l'avait attaqué dans la voiture. Le coup de feu mortel aurait ainsi été tiré pendant l'échauffourée entre les deux hommes dans le véhicule. Par contre, le jury a cru hors de tout doute raisonnable que James Lee Brathwaite était sorti du véhicule, garé près d'un parc, et qu'il avait ouvert le feu en direction de Mathieu Lauzon, sans toutefois le toucher. Cette balle s'est retrouvée dans la cuisine d'un citoyen.

«Utiliser une arme à feu contre une personne dans un quartier résidentiel, près de l'heure du souper, est un crime très sérieux et dangereux. D'innocents passants auraient pu être blessés. Le fait qu'une arme à feu ait été utilisée est un facteur aggravant. Il doit aussi être noté que le crime a été commis dans un contexte d'une transaction de drogue. Ce cas devrait servir de rappel des effets dévastateurs du trafic de drogue et de la violence par arme à feu dans notre communauté», a déclaré le juge Alexandre Boucher de la Cour supérieure dans sa décision.

Photo André Pichette, La Presse

Mathieu Lauzon a frôlé la mort, le 29 mai 2014, à Montréal. Il a reçu deux balles dans les côtes et sur la tempe. Son ami, Marc-André Masson, a eu moins de chance, atteint à la tête.