« Donne-moi l'argent, j'ai un gun ! », lance Christopher Cunningham à la caissière d'un Tim Hortons du centre-ville de Montréal. Impatient, il montre la crosse de son arme à la victime, sceptique. « Ouvre ça tout de suite ou je vais te tirer ! », menace-t-il. Christopher Cunningham, un braqueur de banques multirécidiviste, a écopé d'une peine de six ans et demi d'emprisonnement pour une série de vols à l'été 2016.

« La gravité et la responsabilité [de l'accusé] sont très élevées. Il doit être séparé de la société », a conclu la juge Nathalie Fafard la semaine dernière. L'homme de 37 ans de Pointe-Claire avait semé la terreur en juillet 2016 en braquant cinq banques et commerces de l'ouest de Montréal en à peine cinq jours. Le produit de ces vols ? Un butin de 2600 $.

12 juillet 2016. Christopher Cunningham patiente dans la file d'attente d'une banque à Dorval. Au comptoir, il remet une note écrite en anglais à l'employée. « C'est un braquage. Relaxe. Personne ne sera blessé. J'ai un fusil. Je veux 3000 $ ». Nerveuse, la commis a de la difficulté à sortir l'argent. Sa collègue remet finalement 400 $ au braqueur. Christopher Cunningham prend la fuite.

Deux jours plus tard, dans une banque de la rue Sainte-Catherine, même modus operandi. Il donne une note au commis : « Ceci est un hold-up. Je veux 3000 $, j'ai un fusil ». Son butin ? 300 $. Le lendemain, dans une banque de Pointe-Claire, il refait le même manège. Il somme le cassier de ne pas faire de « mouvement brusque ». Il récolte 1400 $, mais l'argent est marqué, donc retraçable par les policiers.

Le 16 juillet 2016, Christopher Cunningham se rend en taxi à un dépanneur Couche-Tard de Dorval. Il ne paye pas sa course et demande des cigarettes à la caissière. « J'ai un gun, c'est un hold-up ! », lui lance-t-il. La caissière lui demande de répéter la question. Au même moment, le chauffeur de taxi entre dans le commerce pour réclamer sa course. Christopher Cunningham pousse le chauffeur et prend la fuite. Ce larcin de 60 $ mènera finalement à l'arrestation du voleur récidiviste par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Christopher Cunningham a plaidé coupable à six chefs d'accusation de vol qualifié en février dernier. Il a écopé la semaine dernière d'une peine de cinq ans et demi de pénitencier pour ces crimes. À cela s'ajoute une peine distincte d'un an de détention pour avoir utilisé une fausse arme à feu lors de son braquage au Tim Hortons, pour lequel il n'avait récolté que 300 $. Il lui reste quatre ans et huit mois d'emprisonnement en soustrayant le temps passé en détention préventive.

À 37 ans, Christopher Cunningham a un lourd passé criminel. Dans sa vie adulte, il a été condamné à plus de 15 ans de détention dans près d'une dizaine de séries de vols. « Selon le rapport présentenciel, il n'a aucun respect pour les règles, il est impulsif, il persiste à mener une vie criminelle, les peines précédentes n'ont eu aucun effet sur son comportement. Le risque de récidive est jugé très élevé », a énuméré la juge Fafard.