Une équipe spécialisée en explosifs a mené une série de perquisitions aux domiciles du couple accusé de terrorisme Sabrine Djermane et El Mahdi Jamali, quelques jours après leur arrestation au printemps 2015.

Les policiers du Service intégré de l'identité judiciaire de la Gendarmerie Royale du Canada cherchaient spécifiquement des éléments pouvant servir à la fabrication d'explosifs, a expliqué lundi lors du procès des Montréalais le sergent Trevor Beach, qui avait pour mission de prendre des photos durant les fouilles.

Rappelons que le soir de l'arrestation des deux jeunes, le 14 avril, des membres de l'Équipe intégrée de la sécurité nationale de la GRC avaient trouvé dans l'appartement du couple une recette manuscrite « avec les procédures à suivre pour fabriquer un engin explosif à partir d'un autocuiseur», comme en a témoigné un policier la semaine dernière.

Le 17 avril, une équipe de l'identité judiciaire, plus précisément des membres de L'Équipe nationale d'intervention en cas d'incident chimique, biologique, radiologique, nucléaire ou explosif, était à pied d'oeuvre. Lors d'un breffage précédant les fouilles, les policiers ont reçu l'ordre d'ouvrir l'oeil pour certains objets précis, dont un autocuiseur, des ampoules, certains produits chimiques ou une minuterie, a raconté lundi le sergent Beach.

Les agents ont perquisitionné trois logements : le condo loué par le couple sur la rue Aird, le domicile des parents de El Mahdi Jamali, où le jeune homme avait sa chambre, et un troisième lieu dans le quartier Rosemont.

Avant de se mettre au travail sur la rue Aird, les experts en explosifs ont d'abord pris le temps de s'assurer que l'endroit était sécuritaire, a raconté le sergent Beach.

Dans une série de plusieurs dizaines de photos prises par Trevor Beach aux trois endroits et présentées au jury, on voit de petites ampoules dans leur emballage et une cocotte-minute toujours dans sa boite. Le policier a aussi photographié un cadran de plastique jaune et vert pour enfants un peu usé. L'avocat de El Mahdi Jamali, Me Tiago Murias, a d'ailleurs demandé au policier pourquoi il avait jugé pertinent d'immortaliser cet objet et lui a demandé s'il avait été saisi par la police, question à laquelle le témoin n'a pu répondre.

Lundi matin, ce sont deux des gendarmes qui ont participé à une perquisition le 14 avril chez les parents du jeune accusé qui ont raconté avoir trouvé et saisi dans le placard de la chambre de l'accusé des ingrédients qui, selon eux, peuvent servir à fabriquer une bombe artisanale : des clous, de la colle et des piles. 

Ces items ont été découverts dans un sac en plastique blanc portant le logo des magasins Dollorama. Une facture de ce même magasin témoignait de l'achat d'autres potentiels ingrédients, dont une horloge, des allumettes et des filtres à café. Les deux policiers ont toutefois dit ne pas avoir trouvé ces autres éléments.

Sabrine Djermane, 21 ans et El Mahdi Jamali, 20 ans, sont accusés d'avoir tenté de quitter le Canada en vue de commettre un acte terroriste à l'étranger, d'avoir été en possession d'une substance explosive dans un but criminel, d'avoir facilité un acte terroriste et d'avoir commis un acte au profit ou sous la direction d'un groupe terroriste.