Larry Amero, membre influent des Hells Angels de la Colombie-Britannique, a bénéficié d'un arrêt des procédures ce matin.

Amero, 40 ans, était accusé de gangstérisme, complot, importation et trafic de stupéfiants et possession de biens criminellement obtenus à la suite de son arrestation dans une importante enquête de la Sûreté du Québec menée en novembre 2012. 

Amero était détenu depuis. Il a subi son procès au printemps dernier, mais durant celui-ci, ses avocats, Me Christian Gauthier et Me Marc-Antoine Rock, avaient présenté une requête en arrêt des procédures pour délais déraisonnables en vertu de la décision Jordan de la Cour suprême. Le juge Marco Labrie de la Cour du Québec s'est rendu aux arguments de la défense ce matin au Palais de justice de Longueuil.

«Les délais dans cette affaire sont de 57 mois et quelques jours, presque de cinq ans, presque deux fois supérieurs à la limite de 30 mois établie par l'Arrêt Jordan. Aucune des journées de délai ne doit être attribuée à la défense», a déclaré le magistrat, sans toutefois blâmer la poursuite assurée par Me Philippe Vallières-Roland. Le juge a, au contraire, souligné la bonne collaboration entre les deux parties. Il rendra une version écrite de la décision d'ici les deux prochaines semaines.

Larry Amero était détenu depuis son arrestation dans l'opération Loquace. Il était considéré comme l'une des six têtes dirigeantes d'un consortium qui, selon la police, aurait voulu s'emparer du monopole de la distribution de cocaïne au Canada. La police avait compté dans son enquête sur la collaboration d'un super agent civil d'infiltration qui interceptait les messages cryptés échangés entre les suspects et les envoyait à ses agents contrôleurs. Plus d'une centaine de personnes ont été arrêtées dans le projet Loquace. Seulement quelques accusés sont toujours en attente de procès, dont Mihale Leventis, un autre des chefs présumés du consortium.

Amero, qui porte les cheveux très longs attachés en queue de cheval et arbore une moustache, n'a pratiquement pas réagi, même si cela signifie qu'il va recouvrer sa liberté aujourd'hui. Des proches ont assisté à l'audience. La poursuite n'a pas voulu commenter la décision. Elle va prendre connaissance de la version écrite du juge avant de décider de porter devant la Cour d'appel ou non. 

L'an dernier, un autre influent Hells Angels, Salvatore Cazzetta, avait bénéficié d'un arrêt des procédures dans le projet Machine visant des contrebandiers de tabac en 2009. La poursuite en a appelé de cette décision.

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