Après avoir « sorti » son entraîneur Bertrand Charest de France, où il se trouvait avec plusieurs skieuses de haut niveau, en février 1998, Alpine Canada lui a conseillé d'aller en thérapie.

C'est ce que Joze Sparovec, qui était directeur des programmes chez Alpine Canada à l'époque, a raconté, vendredi matin, au procès de M. Charest. 

M. Sparovec a d'abord raconté que M. Charest avait été embauché comme 2e entraîneur pour l'équipe canadienne junior de ski, en 1996. Le premier entraîneur était Mark Sharpe. 

Le 19 février 1998, alors que M. Sparovec était aux Olympiques de Nagano, il a reçu un appel de Patrick Laforge, président de Alpine Canada, à l'effet qu'il se passait des choses avec Bertrand Charest, qu'il était impliqué sexuellement avec des skieuses. Quelques jours plus tard, M. Sparovec est revenu à Vancouver brièvement, et s'est envolé pour la France. Le 25 février, il est arrivé au chalet où M. Charest et les athlètes demeuraient, en France, dans le cadre des championnats mondiaux junior. Tout le monde était émotif, se souvient le témoin. Il a expliqué le but de son intervention. Il a parlé à l'entraîneur Mark Sharpe, et individuellement aux filles. Trois skieuses ont admis avoir eu des relations sexuelles avec M. Charest. Une quatrième a nié. Cette dernière est aujourd'hui au nombre des 12 plaignantes pendant le présent procès.

« L'ôter de là »

M. Sparovec a confronté M. Charest et a décidé de « l'enlever de là », a-t-il expliqué. L'entraîneur a résisté un peu, disait qu'il était là pour faire progresser les filles. Mais M. Sparovec lui a dit de prendre ses affaires, de quitter et de ne plus avoir de contacts avec les filles.

M. Sparovec est revenu au Canada. Alpine Canada a demandé des avis légaux. C'était aux filles de porter plainte pour que l'affaire aille plus loin. M. Laforge a eu des discussions avec les parents. Selon le témoin, ceux-ci manifestaient de l'inquiétude, craignaient pour la carrière de leur fille, si les choses allaient plus loin. 

À la mi-mai 1998, quelqu'un a porté plainte à la GRC. Alpine Canada s'est dit prêt à collaborer, selon M. Sparovec. Mais il n'y a pas eu de suite.

M. Sparovec n'a pas expliqué comment s'était terminé le contrat avec M. Charest. La Couronne ne l'a pas questionné à ce sujet. Les avocats de Bertrand Charest n'ont pour leur part posé aucune question au témoin.

Selon des témoignages de skieuses, M. Charest n'a pas été congédié, il aurait plutôt démissionné.

Après avoir « sorti » son entraîneur Bertrand Charest de France, où il se trouvait avec plusieurs skieuses de haut niveau, en février 1998, Alpine Canada lui a conseillé d'aller en thérapie.