Quand les policiers sont arrivés au 2103, Grand Boulevard, un peu avant 8 h, le matin du 19 novembre 2013, ils ont trouvé Michael Gero debout sur le palier, en boxer, mouillé de la tête aux pieds, avec du sang sur lui, en état de panique. Sa conjointe âgée de 19 ans, Sherri Amanda Thomas, gisait par terre dans l'appartement, une balle dans la tempe gauche.

C'est ce que le procureur de la Couronne Jacques Dagenais a expliqué, hier matin, alors qu'il faisait un résumé de la preuve qu'il va présenter au jury chargé de juger Michael Gero. L'homme de 26 ans est accusé du meurtre non prémédité de la jeune femme.

Celle-ci était encore vivante quand les policiers sont entrés dans le logement. Ensanglantée, elle était étendue par terre, près d'un mur. Elle a été déclarée morte une fois rendue à l'hôpital.

Gero a été arrêté et emmené au poste de police. Vers 10 h 30, ce matin-là, les policiers lui ont annoncé que sa conjointe était morte. Cette nouvelle « l'a fait capoter », selon une policière qui sera appelée à témoigner.

« EFFRAYÉ ET NERVEUX »

Le procureur a indiqué qu'aucune arme n'avait été trouvée dans le logement. Il n'y avait que des munitions, dans une boîte tachée de sang, dans la chambre principale. L'arme qui a causé la mort de la jeune femme a finalement été retrouvée en soirée, sur le toit de l'immeuble. Ce sont des pompiers qui sont montés là avec une échelle. Les empreintes de Michael Gero ont été trouvées sur l'arme, a signalé le procureur, qui a ensuite appelé ses premiers témoins.

Parmi eux, une femme qui demeure dans l'appartement contigu à celui occupé par le couple, au sud-ouest de Montréal, a témoigné que ce fameux matin, vers 7 h 30, elle avait entendu la jeune femme crier et courir d'un bout à l'autre dans le couloir de son appartement. Cette voisine entendait le bruit de l'eau, comme quelqu'un dans la douche. Vers 7 h 40, les cris et la course se sont arrêtés, et elle dit avoir entendu un bruit, comme un coup de bâton sur une table. Après, le voisin, Michael Gero, était sur le palier reliant leurs deux appartements et criait.

Photo courtoisie

Sherri Amanda Thomas

Elle a expliqué qu'elle avait donné le téléphone à son conjoint, afin qu'il appelle le 911. Le jury a pu entendre cet appel au 911, de même qu'un deuxième appel, fait par l'accusé. Celui-ci était tellement affolé que ce qu'il disait était incompréhensible.

Le procès se poursuivra lundi.