Un Montréalais, qui subit son procès pour avoir tenté de prendre l'avion avec une valise contenant des objets pouvant servir à déclencher une explosion, affirme avoir été victime d'un coup monté, ajoutant qu'il n'avait pas cru ses yeux lorsque les autorités ont trouvé les objets en question.

L'Irano-Canadien Antony Piazza fait face à quatre chefs d'accusation relativement à une alerte à la bombe survenue à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, le 27 octobre 2013.

M. Piazza, âgé de 74 ans, a affirmé en cour vendredi qu'il soupçonne une de ses connaissances en Espagne, avec qui il s'était brouillé pour des questions d'argent, d'avoir inséré des objets illégaux dans les poignées de son bagage.

«Je le soupçonne à 99,9 pour cent d'avoir placé ces objets dans mon bagage parce que personne d'autre n'y a eu accès», a indiqué M. Piazza.

M. Piazza a précisé qu'il avait laissé sa valise chez cet homme en Espagne lors d'une visite en Angleterre, à l'occasion d'un voyage effectué plus tôt en 2013. Ce fut la seule fois où la valise s'est retrouvée hors de sa surveillance. Lors de son retour à la maison, il avait placé le plus petit bagage dans une grande valise vide.

Il a été arrêté quelques mois plus tard alors qu'il tentait de quitter Montréal pour Los Angeles.

L'homme d'affaires à la retraite avait très hâte de témoigner pour sa défense vendredi. «J'ai attendu trois ans et 16 jours pour ce moment», a-t-il dit au juge de la Cour du Québec Thierry Nadon.

M. Piazza a dit avoir été stupéfait lorsque les dispositifs de sécurité ont détecté les objets en question dans son bagage qui passait sous les rayons X, alors qu'il se préparait à embarquer sur un vol d'Air Canada en direction de la Californie pour aller voir sa famille et poser une pierre tombale sur la sépulture de sa défunte mère.

Les tubes reliant la poignée de la valise contenaient cinq balles enveloppées de plastique, ainsi que des fils, des allumettes et des lames.

M. Piazza a soutenu n'avoir jamais touché à des fusils ou à des balles de sa vie.

«J'étais profondément stupéfait et très surpris de voir ces choses à cet endroit. Je ne comprenais pas ce qui se passait», a-t-il dit, ajoutant avoir pleinement coopéré avec la police.

La Cour a entendu plus tôt des arguments indiquant que les éléments insérés dans le manche télescopique de la valise pouvaient techniquement servir à fabriquer un détonateur, mais que l'explosion obtenue aurait été minimale.

La découverte de ces éléments avait causé de longs retards à l'aéroport. Un vaste périmètre de sécurité avait été érigé autour de la résidence montréalaise de l'accusé.

M. Piazza a fait savoir vendredi à la Cour qu'il avait changé son nom pour des raisons de sécurité après que sa voiture eut été incendiée.

Il est né en Iran et son nom à la naissance était Houshang Nazemi.