Comment Max peut-il prétendre qu'il pensait seulement qu'on allait faire peur à Robert Tanguay, le soir du 9 août 1997, alors qu'il avait aidé à creuser sa tombe, volé de la chaux pour décomposer son cadavre, et vu de ses yeux la mitraillette qui servirait à l'abattre.

C'est ce que Me Marc Labelle, avocat de John Boulachanis, s'est employé à démontrer, mercredi, alors qu'il contre interrogeait Max, dans le cadre du procès de John Boulachanis. Ce dernier est accusé d'avoir tué avec préméditation Robert Tanguay, le 9 août 1997, avant de l'enterrer avec ses deux complices, Max, et un autre homme que nous nommerons Jean, puisque leur identité fait l'objet d'une ordonnance de non-publication. Le cadavre décomposé a été retrouvé en septembre 2001, dans une sablière de Rigaud.

Max a été arrêté la même année, pour ce meurtre, et, en 2003, il a fini par plaider coupable à une accusation d'homicide involontaire. Il a fait son temps en prison et est sorti depuis sept ans. L'homme, qui est camionneur, a décidé de témoigner pour la Couronne. Il se décrit comme un citoyen repenti. 

La faute à Boulachanis

Max affirme que c'est Boulachanis qui avait décidé de tuer Tanguay, parce que celui-ci voulait les dénoncer à la police. Les quatre hommes s'adonnaient au vol de véhicules, à leur maquillage, et à la revente de pièces. Interrogé par la police en 1997, dans les jours suivant la disparition de Robert Tanguay, Max avait menti. Il avait envoyé la police sur une fausse piste, en alléguant une fugue avec une danseuse ou un possible suicide.

Me Labelle s'est attaqué à la crédibilité de Max en faisant la nomenclature de  nombreux antécédents judiciaires. De 1977 à 2001, il a été condamné à de très nombreuses reprises pour des vols. Il a aussi été condamné pour séquestration et voie de fait à l'égard d'une jeune fille de 14 ans, qui gardait ses enfants. Invité à raconter ce qui s'était passé, Max, bâti comme une armoire à glace, a rejeté al faute sur l'adolescente. Il a raconté qu'elle lui faisait des avances, et qu'il avait «voulu lui faire peur.» Il lui avait  ligoté les mains, et lui avait mis un couteau sur la gorge, pour qu'elle ne dise rien à sa conjointe.

Me Labelle a fait ressortir que le témoin avait raconté beaucoup de «menteries» dans sa vie. Le procès devant jury se poursuit, au Centre des services judiciaires Gouin