«Chaque fois que je te donnerai un ordre, tu diras: oui maître.»

C'est ce que Maxime Roussy a demandé à la jeune Karine, en mars 2010, en prévision de leur prochaine rencontre, qui aurait lieu à Québec, dans le cadre du Salon du livre.

«Ça s'est vraiment passé comme ça», a relaté Karine, jeudi, en faisant allusion à la rencontre qu'elle a eue avec Roussy, dans une chambre du motel Bonaparte, à Québec, le 10 avril 2010. Pendant cinq heures, ils ont eu des relations sexuelles marquées par le sadomasochisme, avec épingles à linge sur les seins et les parties intimes, ainsi que des coups aux fesses avec un bâton de bois. Karine avait 15 ans, alors que Roussy, un populaire auteur de littérature jeunesse, en avait 33. Tous deux ont entretenu une liaison secrète entre 2007 et 2010, selon la preuve présentée jusqu'ici par la Couronne. Roussy, qui demeure au Saguenay, est jugé à Montréal sous onze accusations ayant trait notamment au leurre sur internet, pornographie juvénile, agression sexuelle armée et contacts sexuels avec une personne mineure.

Entre 2007 et 2011, Roussy et Karine se seraient vus onze fois pour des échanges sexuels, la plupart du temps dans le cadre des Salons du livre de Montréal et de Québec. Entre leurs rencontres, ils se parlaient abondamment sur le web, par conversations privées. Leur sujet de prédilection était le sexe. Roussy ne cachait pas son penchant pour le sadomasochisme et le bondage, et il initiait la jeune fille. Celle-ci n'avait jamais eu de relations sexuelles avant lui, selon son témoignage. 

Le procès se poursuit devant la juge Dominique Joly. Karine est le premier témoin appelée dans le cadre de ce procès, et elle est à la barre pour la quatrième journée d'affilée. L'interrogatoire mené par la procureure de la Couronne Caroline Dulong est fort long, du fait que la victime alléguée est invitée à lire et mettre en contexte chacune des correspondances qu'elle a eues avec Roussy, sur le web.

Roussy, père de quatre enfants, qui vivait avec sa conjointe, ignorait que la jeune fille faisait des captures d'écran de leurs échanges.