Le premier psychiatre qui a évalué Idelson Guerrier à l'hôpital Notre-Dame, le 14 juin 2012, a émis quatre diagnostics possibles: trouble délirant de persécution paranoïde, trouble psychotique induit par une substance (telle que le cannabis) trouble psychotique bref, ou début de schizophrénie paranoïde.

«Au moment où je le vois, ce sont des possibilités. Je ne peux pas préciser dès le début. Le but de l'hospitalisation, c'est de préciser et confirmer un diagnostic», d'expliquer le Dr André Gamache, psychiatre au CHUM Notre-Dame, qui témoigne, ce mercredi, au procès de M. Guerrier. Celui-ci était arrivé en ambulance le soir du 13, après deux appels logés au 9-1-1, en provenance de sa chez sa mère, à Montréal-Nord. 

M. Guerrier, alors âgé de 31 ans, a été hospitalisé à l'urgence psychiatrique. Il se pensait traqué depuis deux semaines, croyait qu'il y avait des espions, et pensait que sa femme était dans le complot. Le matin du 14 juin, le Dr Gamache l'a évalué en compagnie d'un médecin externe. Guerrier vivait depuis deux ou trois jours chez sa mère à Montréal-Nord. Habituellement, il habitait avec sa conjointe et leurs deux enfants, dans la région de Joliette. Il avait quitté son travail chez Olymel depuis trois ou quatre jours, parce qu'il ne s'y sentait pas bien, disait-il. Il soutenait ne pas avoir d'hallucinations,  répondait aux questions, mais ses réponses différaient parfois de ce qu'il avait dit à son arrivée. C'est le cas notamment pour sa consommation de cannabis. Il minimisait maintenant sa consommation. 

À ce sujet, le Dr Gamache a signalé que Guerrier avait testé positif à un test de cannabis et d'Ativan, à l'urgence. Il ne peut toutefois dire quelle quantité il avait consommée.

Le Dr Gamache a noté que Guerrier n'avait pas d'autocritique.

Le psychiatre a voulu transférer le patient  l'hôpital de Joliette, puisqu'il résidait à cet endroit, mais M. Guerrier a refusé. La famille refusait aussi qu'il soit transféré. Le Dr Gamache a décidé de le garder à Notre-Dame, en psychiatrie. Ça tombait bien, il y avait un lit de libre dans le département des soins intensifs, au 8e étage. 

«Ce n'était pas médicalement requis, mais il y avait un risque de fugue. J'ai été prudent. Les étages 6, 7 et 8 sont plus sécuritaires. Les portes sont barrées, il faut un code pour les ascenseurs. Ce sont des endroits plus surveillés» a expliqué le psychiatre, qui poursuit son témoignage. 

M. Guerrier est jugé pour deux meurtres et deux tentatives de meurtre qui seraient survenus dans les jours suivants, dans les départements psychiatriques où il était hospitalisé.