La saga judiciaire et politique du sénateur Mike Duffy pourrait prendre fin dans les premiers mois de 2016, alors que le juge Charles Vaillancourt a accepté d'entendre les plaidoiries finales du procès du 22 février au 4 mars.

Mike Duffy, âgé de 69 ans, a plaidé non coupable à 31 chefs d'accusation de fraude, corruption et abus de confiance, en lien avec des dépenses sénatoriales qu'il aurait indûment réclamées. Ce scandale a résonné directement dans le bureau de l'ancien premier ministre, Stephen Harper.

Ce long procès très médiatisé, tenu au palais de justice d'Ottawa, à quelques coins de rue de la colline du Parlement, a débuté le 7 avril. Il s'est poursuivi en août avec un témoignage explosif qui coïncidait avec le commencement d'une longue campagne électorale fédérale. Les témoignages ont pris fin cette semaine, avec le contre-interrogatoire de l'accusé, curieusement court, par la Couronne.

Le procès a jusqu'ici occupé 61 jours au tribunal.

Lors d'une audience de trois minutes vendredi matin, le juge Charles Vaillancourt a laissé entendre qu'il en avait assez entendu. Il souhaite recevoir les conclusions écrites de la Couronne et de la défense avant les audiences finales en février.

«J'espère aussi que (cette procédure) contribuera à resserrer les conclusions orales et que nous n'aurons pas besoin de deux semaines», a-t-il noté avant d'ajourner la séance.

Le procès s'est conclu par huit jours d'interrogatoire de Mike Duffy, un ancien journaliste et animateur de télévision, au cours des deux dernières semaines.

Pour sa défense, il soutient que les règles du Sénat étaient laxistes, vagues ou confondantes et qu'il suivait les mêmes pratiques que les autres sénateurs pour le remboursement de ses dépenses. Quant au chèque de 90 000$ qu'il a reçu de l'ancien chef de cabinet de M. Harper, Nigel Wright, Mike Duffy a déclaré qu'il avait été contraint par le bureau de Stephen Harper de rembourser au Sénat des dépenses réclamées notamment pour des frais d'hébergement.

M. Duffy a quitté jeudi la barre des témoins après seulement deux jours de contre-interrogatoire, sans même qu'il ne soit questionné sur le chèque de 90 000 $ de M. Wright. Ce chèque est à la source de trois accusations de corruption, bien que Nigel Wright n'ait pas été accusé.

Le sénateur Patrick Brazeau et l'ancien sénateur Mac Harb sont également en attente d'un procès pour des dépenses réclamées au Sénat. M. Brazeau devrait se rendre au tribunal en mars et M. Harb, en août.