L'agent de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui était en autorité à l'aéroport de Vancouver la nuit où Robert Dziekanski est mort à la suite d'une décharge de pistolet à impulsion électrique a reçu vendredi une peine de deux ans moins un jour de prison pour avoir menti lorsqu'il a raconté ce qui s'était passé.

Un juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique avait reconnu l'ancien caporal Benjamin «Monty» Robinson coupable de parjure en mars dernier, estimant que l'accusé s'était concerté avec trois autres agents pour accorder leurs témoignages au cours d'une enquête publique qui s'est penchée sur les circonstances du décès de l'immigrant polonais le 14 octobre 2007.

Alors qu'il prononçait la peine, vendredi, le juge Nathan Smith a déclaré que la parjure «touche au coeur du système de justice», qui ne peut fonctionner s'il règne un doute sur le fait que la preuve donnée par la police est fausse.

«L'impact de ce délit sur la communauté a d'abord été d'affecter la réputation et la crédibilité de la force de police dans laquelle M. Robinson a servi», a souligné le juge Smith à la cour.

Le magistrat a affirmé que les principes de dénonciation et de dissuasion devaient être appliqués dans cette affaire. L'ancien caporal Robinson - il a quitté les rangs de la GRC en 2012 - a donc été condamné à deux ans moins un jour de prison, un an de probation et 240 heures de travaux communautaires.

Comme sa peine d'emprisonnement est de moins de deux ans, il la purgera dans un établissement pénitentiaire provincial de la Colombie-Britannique.

Les avocats de la Couronne réclamaient une peine d'emprisonnement de trois ans, alors que son avocat demandait une peine avec sursis.

Vendredi, les avocats de M. Robinson ne se sont pas adressés aux médias à la fin de l'audience ni indiqué si le jugement serait porté en appel.

Les quatre agents impliqués dans cette affaire ont été traduits en justice séparément. Deux d'entre eux ont été acquittés et deux condamnés: Benjamin «Monty» Robinson et Kwesi Millington. Ce dernier a écopé de 30 mois de prison il y a un mois, mais a été libéré sous caution durant l'appel de sa condamnation.

La confrontation mortelle entre les policiers accusés et Robert Dziekanski a provoqué un débat national sur la sécurité des pistolets électriques, et déclenché une enquête publique en Colombie-Britannique. C'est dans le cadre de cette enquête que les quatre agents sont accusés d'avoir menti. Ils ont dû y expliquer pourquoi ils avaient utilisé une force si importante lors de leur intervention.

Le rapport final du commissaire Thomas Braidwood a conclu que les agents avaient utilisé une force disproportionnée et qu'ils n'avaient aucune justification pour utiliser une arme électrique.