El Mahdi Jamali et Sabrine Djermane, les deux cégépiens montréalais accusés d'une série d'infractions terroristes, devront encore attendre avant de savoir s'ils seront libérés d'ici leur procès.

L'enquête sur remise en liberté du couple s'est soldée, mercredi, après quatre jours d'audiences au palais de justice de Montréal, une de plus que prévue, mais le juge Robert Sansfacon a pris l'affaire en délibéré. Il rendra sa décision mardi.

Les deux amoureux, lui 18 ans elle 19, sont accusés d'avoir tenté de quitter le Canada en vue de commettre un acte terroriste à l'étranger, de possession d'une substance explosive dans un but criminel, d'avoir facilité un acte terroriste et d'avoir commis un acte au profit ou sous la direction d'un groupe terroriste.

La preuve présentée est frappée d'un interdit de publication comme c'est souvent le cas à cette étape des procédures. Une dizaine de témoins, dont plusieurs membres des familles des accusés, ont été entendus.

Menottes aux poings, Sabrine Djermane a offert mercredi un témoignage émotif, lors duquel elle s'est engagée à respecter toutes les conditions que la cour pourrait souhaiter lui imposer si elle décide de la remettre en liberté.

Elle et El Mahdi Jamali sont incarcérés depuis leur arrestation en avril.

Plusieurs amis et membres des familles des accusés s'étaient déplacés pour assister à l'audience, tout comme de nombreux représentants des médias, sans compter les policiers de l'Équipe intégrée de la sécurité nationale coordonnée par la GRC.

La procureure de la Couronne spécialiste de l'antiterrorisme, Me Lyne Décarie, a annoncé dès le premier jour qu'elle s'oppose à la libération des accusés, car ils risquent selon elle de s'enfuir et qu'ils représentent un danger pour le public. Elle croit aussi qu'une remise en liberté minerait la confiance du public envers le système de justice.

Dans le box des accusés, El Mahdi Jamali et Sabrine Djermane ont été installés à bonne distance l'un de l'autre, séparés par une cloison.