Le jury au procès des deux hommes accusés d'avoir comploté pour faire dérailler un train de passagers entre New York et Toronto a révisé jeudi certains éléments de preuve afin de dénouer l'impasse dans ses délibérations pour en arriver à un verdict.

Les 12 jurés au procès de Chiheb Esseghaier et Raed Jaser ont demandé de réécouter le témoignage d'un agent d'infiltration de la police fédérale américaine (FBI) qui avait enregistré les deux accusés.

Dans la vidéo présentée au jury pendant le procès, l'employé du FBI s'est souvenu de sa première rencontre avec M. Jaser, qui arborait une tenue islamique et une longue barbe. L'accusé lui aurait parlé de son admiration envers un religieux musulman qui serait le fondateur de l'idéologie djihadiste.

M. Jaser et l'agent d'infiltration seraient ensuite allés marcher, un épisode pendant lequel ils auraient discuté de leur présumé plan, selon la Couronne. La défense a toutefois souligné que l'agent croyait aussi que M. Jaser allait tenter de lui demander de l'argent à ce moment-là.

La veille, les jurés avaient annoncé qu'ils étaient arrivés à un verdict unanime pour tous les chefs retenus contre l'un des deux prévenus, mais qu'ils ne s'entendaient toujours pas sur certains chefs d'accusation retenus contre l'autre.

Le jury avait soigneusement évité de désigner lequel des deux accusés fait déjà l'objet d'un verdict unanime sur tous les chefs, et sur quels chefs exactement il ne s'entendait pas pour l'autre accusé. Il avait simplement indiqué qu'il était parvenu à un verdict unanime sur deux de ces chefs. Sur les autres chefs, «aucun consensus ne semble possible», avait écrit le jury mercredi après-midi.

Le juge Code avait renvoyé les jurés à leur devoir de parvenir à un verdict unanime sur tous les chefs d'accusation.

M. Esseghaier n'a pas témoigné à son procès parce qu'il voulait être jugé selon la loi du Coran. L'avocat de M. Jaser a toutefois plaidé que son client ne voulait pas se livrer à des activités terroristes. Il l'a plutôt décrit comme un escroc voulant soutirer de l'argent à ses deux présumés complices.

Chiheb Esseghaier et Raed Jaser avaient été arrêtés en avril 2013. Les deux hommes sont accusés de deux chefs de complot et de deux chefs de «participation ou contribution à une activité d'un groupe terroriste».

M. Esseghaier est aussi accusé d'un cinquième chef - «avoir chargé une personne de se livrer à une activité au profit d'un groupe terroriste».