Une jeune femme reconnue coupable d'avoir dirigé à l'âge de 15 ans un réseau de prostitution à Ottawa demande une peine pour mineure, plaidant qu'elle est désolée et qu'elle devra vivre pour toujours avec les conséquences de ses «actes ignobles».

La femme, aujourd'hui âgée de 18 ans, a été reconnue coupable plus tôt cette année d'une douzaine de chefs d'accusation, dont trafic de personnes. Le tribunal a appris qu'elle avait utilisé Facebook et d'autres médias sociaux pour tisser des liens avec des jeunes filles âgées de 13 à 17 ans, et les avait forcées ensuite à se prostituer.

Lundi, elle a dit «d'un ton solennel» à la cour qu'elle était désolée pour ses gestes et que «dorénavant», elle a «des projets pour l'avenir».

La Couronne demande une peine pour adulte, soit trois ans de prison en plus des trois ans et demi purgés en détention préventive. On réclame aussi l'interdiction à vie de posséder une arme, le dépôt d'un échantillon d'ADN et l'inscription à vie de son nom dans le registre des délinquants sexuels.

La défense, elle, demande à ce qu'elle soit jugée comme une adolescente, puisqu'elle n'avait que 15 ans au moment des faits, et parce que ses gestes n'étaient pas conformes avec sa personnalité. Son avocat demande à ce qu'elle obtienne des soins dans le cadre de programmes pour jeunes contrevenants.

Selon Me Ken Hall, sa cliente est le fruit d'une enfance passée avec une mère absente, elle-même prostituée, toxicomane et alcoolique. «Elle n'est pas une victime, mais le pur produit de son environnement», a-t-il plaidé.

L'accusée, qu'on ne peut identifier, connaîtra sa peine le 4 novembre.