«On vivait une séparation... Ce n'est pas pour ça que c'est arrivé. Je n'ai pas fait ça intentionnellement. Je ne comprends pas ce qui est arrivé.»

C'est une déclaration ponctuée de confidences, de sanglots et de trous de mémoire que François Tartamella a livrée à la police de Longueuil, la nuit du 5 novembre 2011, une vingtaine d'heures après le drame. Il est accusé d'avoir assassiné son ex-conjointe Emmanuelle Phaneuf et la fille de cette dernière, Laurie, 13 ans. Lors de la première partie de son interrogatoire, présentée hier au jury, il dit ne pas se souvenir d'avoir poignardé les victimes.

Lors de l'interrogatoire, François Tartamella confie à l'enquêteur Pierre Marchand que son père s'est suicidé lorsqu'il avait 20 ans. Il parle de sa séparation avec Emmanuelle et de la peine qu'il a eue en recevant les documents judiciaires. Lorsque le policier lui demande ce qu'il a fait la veille du drame, l'accusé réfléchit longuement, puis raconte qu'il est allé chez sa mère, qui avait subi un dégât d'eau.

De fil en aiguille, il dit se souvenir s'être réveillé sur le sofa avec son fils aîné, âgé de 3 ans, comme c'était souvent le cas. Son fils cadet, âgé de 1 an, avait dormi avec sa mère. L'accusé se souvient avoir composé le 911, mais que le téléphone ne fonctionnait pas. «J'ai vu Emmanuelle étendue, a-t-il dit. J'ai vu un couteau ici et j'ai vu mes fils qui pleuraient. J'ai vu mes vêtements pleins de sang. Et j'ai crié à l'aide.»

François Tartamella, accusé de meurtres non prémédités, dit avoir un «black-out» à propos des gestes qui lui sont reprochés (les deux victimes ont été poignardées à plusieurs reprises et ont eu la gorge tranchée) et des raisons qui l'auraient poussé à les commettre. «C'est comme un vide, il y a comme un trou», dit-il.

La diffusion de l'interrogatoire se poursuit aujourd'hui.