André Corso, un fraudeur professionnel qui est allé jusqu'à se servir de ses propres enfants pour parvenir à ses fins, a plaidé coupable à une kyrielle d'accusations et a écopé six ans de prison, mardi, à Montréal.

L'homme de 50 ans a fait 11 victimes entre 1998 et décembre 2013. La plupart sont des femmes que M. Corso a connues par le biais de sites de rencontres, mais on compte aussi des hommes, ainsi que ses deux filles et le fils d'une conjointe. Dans le cas des enfants, M. Corso a ouvert des comptes de banque à leur nom, pour ensuite faire de faux chèques. Les enfants avaient entre 13 et 16 ans au moment des fraudes, et ils ignoraient tout. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'ils l'ont appris, quand ils se sont retrouvés avec les dettes contractées par leur père, et le «mauvais nom» qu'il leur a fait.

Les enfants ne peuvent obtenir de crédit à cause des agissements de leur père, a expliqué la procureure de la Couronne, Mélanie Hébert. Celle-ci a demandé à M. Corso s'il voulait bien écrire une lettre à l'intention des compagnies de crédit pour admettre sa responsabilité, afin de libérer ses enfants. André Corso a fait signe que oui, mais il devra d'abord en discuter avec son avocat, Me Louis-Philippe Roy. La peine de six ans était une suggestion commune de la Couronne et de la défense, que le juge Claude Parent a entérinée. En soustrayant la détention préventive, c'est une peine de cinq ans que M. Corso doit purger à partir d'aujourd'hui.

Une autre vie

Pour soutirer l'argent de ses victimes, M. Corso s'était inventé une vie et un personnage. Il laissait croire qu'il avait une maison de plus d'un million de dollars en Estrie, qu'il avait eu un héritage, qu'il était sur le point de toucher sa paie ou une somme d'argent quelconque. Les pertes pour les victimes vont de plus de 1000 $ pour certains, à plus de 10 000 $ pour d'autres.  Pour les trois enfants, la somme totale est de 10 260 $. 

C'est un très bon manipulateur, a fait valoir une femme qui figure au nombre des victimes, qui dit avoir perdu «beaucoup», mais qui refuse d'être identifiée. Celle-ci aurait souhaité que Corso ait une plus longue peine et qu'il soit condamné à rembourser.