Quatorze mois après l'attentat mortel du Metropolis pour lequel il est accusé, Richard Henry Bain n'a toujours pas d'avocat. Et personne ne se bouscule pour le représenter, apparemment.

«J'ai fait de mon mieux pour trouver un avocat. C'est très difficile quand on est en prison», a soutenu l'homme de 63 ans, alors qu'il revenait devant le juge de la Cour supérieure Marc David lundi matin. La procureure de la Couronne Éliane Perreault s'est pour sa part déclarée prête à procéder, et une conférence préparatoire a été fixée au 11 décembre. En principe, cette rencontre entre les parties sert à établir les paramètres d'un procès à venir. Et jour-là, on devrait aussi fixer la date du procès de M. Bain.

L'accusé soutient fermement qu'il veut être représenté par avocat, et que tout ce qu'il veut c'est un «procès juste.»

«Pourquoi on ne me trouve pas un avocat dans tout le Québec, a-t-il lancé? Parce que Mme Marois a dit que c'était un attentat sur sa vie. Quel avocat sain d'esprit voudrait me défendre, à l'encontre de la première ministre du Québec, qui a sa propre force de police.»

Rappelons que M. Bain est accusé du meurtre de Denis Blanchette, et de tentative de meurtre à l'égard de Dave Courage, d'un policier, ainsi que de plusieurs autres personnes. Il est aussi accusé de possession d'armes à feu, d'incendie criminel... Les événements reprochés sont survenus le soir de l'élection du Parti Québécois, le 4 septembre 2012, au Métropolis, à Montréal, où le PQ célébrait sa victoire.

Lundi matin, M. Bain est arrivé dans le box des accusés vêtu d'un complet noir et d'une chemise blanche, avec un sac à poignée en papier contenant ses documents. Le retraité, qui tenait une petite pourvoirie dans la région de La Conception, n'est pas admissible à l'aide juridique. «Un avocat est essentiel pour que j'aie un procès juste. Si le Québec ne peut pas me fournir un avocat, envoyez-moi dans une autre province», a lancé M. Bain.