La fille de Belhassen Trabelsi, âgée de 17 ans, s'adresse aux tribunaux pour forcer le collège privé montréalais Lower Canada à la réintégrer. Elle allègue qu'elle a été mise à la porte de l'école en raison des activités de son père, le beau-frère de l'ex-dictateur tunisien Ben Ali.

Soufia Trabelsi a été expulsée du collège de langue anglaise le 11 octobre dernier, un peu moins de deux mois après avoir commencé ses études dans un programme préuniversitaire. Les directeurs de l'établissement, qui ont rencontré sa mère à deux reprises, ont affirmé qu'ils ne pouvaient accepter son argent pour payer les droits de scolarité, qui s'élèvent à 9573$.

Selon eux, il serait le fruit de la corruption. Le père de l'étudiante, Belhassen Trabelsi, est désigné par Ottawa comme un «étranger politiquement vulnérable» en vertu de la Loi sur le blocage des biens de dirigeants étrangers corrompus. Ses avoirs, tout comme ceux des membres de sa famille, sont bloqués.

Pour payer le collège, la famille Belhassen a fait appel au grand-père maternel de l'étudiante, Hedi Djilani. Si ce dernier fait «l'objet d'allégations de corruption» en Tunisie, a écrit un porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans une lettre envoyée aux procureurs de la mère de Soufia Trabelsi, il peut néanmoins envoyer légalement de l'argent à sa famille au Canada par le compte de ses avocats pour payer, entre autres, les droits de scolarité de sa petite fille.

La direction de Lower Canada a tout de même refusé la somme et avisé la mère de la jeune Trabelsi, Zohra Djilani, que leur décision d'expulser sa fille était irréversible. On craignait des manifestations devant l'établissement d'enseignement, aurait-on dit.

Le collège Lower Canada n'a pas rappelé La Presse.

Dans le passé, Soufia Trabelsi a étudié à l'Académie Kells, à Montréal. Pour ses études collégiales, elle a aussi été acceptée au collège Marianopolis, mais a préféré le collège Lower Canada, qui lui permettait de faire ses études préuniversitaires en seulement un an.

Soufia Trabelsi vivrait beaucoup de stress, a-t-elle témoigné. Ses études, allègue sa famille, lui permettraient de gérer son anxiété et vivre dans le moment présent.