Pour avoir donné un coup de poing à un quinquagénaire qui s'est fait une fracture mortelle en tombant, le 8 avril 2011 à Verdun, Francis Bélanger risque de se retrouver au pénitencier.

L'homme, qui a maintenant 21 ans, a plaidé coupable à une accusation d'homicide involontaire dans cette affaire. Hier, alors qu'on discutait de la peine à lui imposer, le procureur de la Couronne Jean-Sébastien Bussières a proposé de quatre à six ans de pénitencier. M. Bélanger et ses proches semblaient anéantis. Étant donné l'heure tardive, son avocat, Me Clemente Monterosso, n'a pas eu le temps d'amorcer ses propres plaidoiries, qui ont été remises au mois prochain.

Les circonstances de cette affaire sont bien malheureuses et découlent d'une série de malentendus.

Pas sortie

Vers 23h, le soir du 8 avril, deux jeunes filles frappent à la fenêtre de leur amie et l'invitent à aller au dépanneur. La mère surprend des bribes de conversation et croit que sa fille a accepté l'invitation. Elle avise son mari, Iqbal Ahmed, qui se lance aux trousses des jeunes filles pour rattraper sa fille. Mais celle-ci est restée dans sa chambre.

Voyant le père de leur amie les suivre, les jeunes filles se mettent à courir. Lorsqu'elles croisent des garçons qu'elles connaissent, elles les avisent qu'un «fucking pédo» les a poursuivies. Entre-temps, M. Ahmed a réalisé sa méprise et a rebroussé chemin. Qu'à cela ne tienne, les garçons le rattrapent. Sans lui donner le temps de s'expliquer, le garçon de 17 ans le pousse avec son torse, et M. Bélanger lui donne un coup de poing au visage. M. Ahmed tombe et se fracture le crâne. Il meurt quelques jours plus tard.

La fille de M. Ahmed était devant le tribunal, hier. Par l'entremise d'une lettre, elle fait part de la douleur que sa famille et elle éprouvent depuis la mort tragique de M. Ahmed.

La juge Linda Despots entendra la suite des plaidoiries le 17 octobre. Signalons enfin que le coaccusé de M. Bélanger, qui était mineur au moment des faits, a pour sa part écopé de 11 mois de garde fermée après son procès, au tribunal de la jeunesse.

Le parcours de M. Bélanger est plus inquiétant, et il est oisif, a fait valoir le procureur de la Couronne.