Le juge à la retraite nommé pour évaluer les pratiques policières à Toronto, dans la foulée de la mort de Sammy Yatim, abattu par un agent, est membre depuis 18 ans d'un cabinet d'avocats qui a défendu des policiers dans des poursuites civiles.

Le chef de la police de Toronto, Bill Blair, a annoncé lundi que Dennis O'Connor l'aiderait à évaluer l'usage de la force faite par la police lors d'interventions auprès de personnes souffrant de troubles mentaux.

Le cabinet Borden Ladner Gervais (BLG), dont M. O'Connor fait partie, a plaidé pour les assureurs de la police de Toronto dans des poursuites civiles, dont quelques-unes alléguaient un recours injustifié à la force létale, a confirmé M. Blair dans un communiqué mercredi.

Les avocats de BLG travaillent présentement sur quelques dossiers en lien avec ce sujet, a-t-il dit. Mais M. O'Connor et Blair sont certains que cette association de l'ancien juge avec le cabinet ne viendra aucunement interférer avec les recommandations qu'il a été mandaté pour faire.

M. Blair ajoute qu'il n'a pas demandé à M. O'Connor de faire une enquête factuelle sur des incidents passés, mais de mener une évaluation «tournée vers l'avenir».

La mort de Sammy Yatim, 18 ans, abattu dans un autobus vide par un policier, a provoqué une onde de choc dans la population. Des vidéos de caméras de surveillance et de téléphones cellulaires de l'affrontement ont révélé neuf coups de feu, dont six semblent détoner après que le jeune homme soit tombé au sol.

Par la suite, M. Blair avait promis que des réponses aux questions sur les conduites policières seraient apportées.

«Spécifiquement, j'ai demandé à M. O'Connor de réviser nos politiques, procédures et entraînements, ainsi que l'équipement utilisé par les membres de la police de Toronto, et de faire des recommandations basées sur les meilleures pratiques utilisées sur la scène internationale.