Le tribunal a déclaré Réjean Thibodeau «délinquant dangereux» mercredi matin, au Palais de justice de Montréal. Réjean Thibodeau écope ainsi d'une peine de prison à durée indéterminée, donc sans possibilité de libération avant sept ans.

« C'est la peine la plus grave dans les circonstances et nous sommes satisfaits du jugement qui a été rendu », a réagi la procureure de la Couronne, Me Amélie Rivard. « La société est protégée », d'ajouter cette dernière. 

Avant de rendre sa décision, la juge Isabelle Rhéault a fait état du haut risque que présentait l'homme de 48 ans pour la sécurité du public. La juge a souligné son passé criminel, la gravité de ses gestes, ses récidives, son manque d'empathie et son refus de recevoir des traitements. Réjean Thibodeau avait également été diagnostiqué psychopathe par les experts entendus devant la Cour. « Vous me demandez de vous donner une dernière chance », a-t-elle mentionné avant de rendre sa décision, s'adressant à l'accusé. «Mais ce que vous me demandez, c'est que la société prenne une autre chance avec vous», a-t-elle expliqué. «Par le passé, la société a pris ce risque, mais vous avez fait de nouvelles victimes qui en paient encore le prix aujourd'hui», a-t-elle conclu, avant de déclarer Réjean Thibodeau délinquant dangereux, qui a par ailleurs commis plusieurs agressions par le passé. 

En 1984, Réjean Thibodeau a été reconnu coupable dans une affaire d'introduction par effraction suivie d'une agression sexuelle. Après avoir passé trois ans au pénitencier, il a récidivé en 1988, poignardant une femme lors d'une agression dans la rue. Il a été reconnu coupable en 2003 d'avoir battu et agressé sexuellement une femme de 53 ans, écopant huit ans de prison. 

En août 2011, après avoir été libéré, Thibodeau s'est introduit dans une maison de Westmount par effraction et a agressé sexuellement une femme âgée de 43 ans. 

Comme il a été déclaré «délinquant dangereux», Réjean Thibodeau ne pourra pas sortir de prison avant sept ans. Un premier examen en vue d'une libération conditionnelle est effectué ces après sept années d'emprisonnement. Ensuite, des examens subséquents ont lieu tous les deux ans par la Commission des libérations conditionnelles du Canada qui doit décider si le délinquant peut, ou non, être libéré et, sous quelles conditions.