Le procès pour parjure du premier des quatre agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) impliqués dans la mort de l'immigrant polonais Robert Dziekanski, décédé après avoir été atteint par un tir de pistolet à impulsion électrique à l'aéroport de Vancouver, commence lundi.

Bill Bentley était l'un des quatre agents ayant confronté M. Dziekanski en octobre 2007, l'atteignant de plusieurs tirs de pistolet Taser, et ce quelques secondes après avoir répondu à un appel concernant un homme lançant des meubles. M. Dziekanski est décédé sur le plancher de l'aéroport.

La confrontation mortelle a provoqué un débat national sur la sécurité des pistolets électriques, et déclenché une enquête publique en Colombie-Britannique qui a forcé M. Bentley et ses collègues à expliquer pourquoi ils avaient utilisé une force si importante contre un homme qui, selon une vidéo amateur de l'incident, semblait calme lorsque la police est arrivée.

Le rapport final du commissaire Thomas Braidwood a conclu que les agents avaient utilisé une force disproportionnée, et n'avait aucune justification pour utiliser une arme électrique.

Le document a poussé la province à nommer un procureur spécial pour réviser l'affaire. En mai 2011, ce procureur a approuvé le dépôt d'accusations de parjure contre les quatre hommes: Bentley, Kwesi Millington, Gerry Rundell et Benjamin Robinson.

Ils ont tous plaidé non coupable, et aucune des allégations n'a été prouvée en cour. L'avocat de Bentley, David Butcher, a déclaré, à l'époque du dépôt des accusations, qu'elles étaient «sans fondement».

Me Butcher n'a pas voulu commenter avant le début du procès de son client.

Bentley est le premier à subir son procès. Des procédures séparées sont prévues pour les autres policiers, en novembre 2013 et en février prochain.

M. Dziekanski est arrivé à Vancouver le 13 octobre 2007, alors qu'il était venu au Canada pour vivre avec sa mère à Kamloops, en Colombie-Britannique. Il se trouvait à l'aéroport depuis près de 10 heures, incapable de communiquer avec quiconque parce qu'il ne parlait pas anglais.

Au matin du 14 octobre, M. Dziekanski, en détresse psychologique, a commencé à lancer des meubles. Plusieurs témoins ont appelé le 911.

Quelques secondes après être arrivés sur les lieux, les agents de la GRC ont utilisé leurs pistolets électriques à plusieurs reprises.

Selon Bentley, M. Dziekanski était calme pendant quelques instants avant l'intervention des policiers, puis a saisi une brocheuse et l'a lancée en direction des agents. Ce geste n'apparaît pas dans la vidéo.

L'agent de la GRC accusé a également été confronté à ses propres notes sur l'incident, dans lesquelles il écrit que l'homme a chargé les policiers en criant.

Lors du procès, Bentley a admis que les notes étaient erronées, mais qu'il avait été rendu confus par une situation évoluant rapidement. Il a plus tard assuré que les notes étaient «quelque peu exactes» puisque M. Dziekanski avait effectivement commencé à crier après avoir été atteint par un tir de Taser.

Plusieurs avocats participant à l'enquête, dont un pour la mère de M. Dziekanski et un autre représentant le gouvernement polonais, ont accusé Bentley et les autres policiers d'avoir menti - une accusation qu'ils ont tous démentie.

Selon le commissaire Braidwood, Bentley a démontré une «volonté de représenter, à répétition et de façon erronée, ce qui est survenu à l'aéroport pour son propre intérêt», y compris lors de l'enquête.