Une poussée d'un adolescent de 17 ans et un coup de poing d'un jeune de 18 ans ont provoqué de manière inattendue et tragique la mort d'un père de famille de 56 ans, Iqbal Ahmed, en avril 2011. Cette semaine, le plus âgé des deux accusés, Francis Bélanger, qui a 20 ans maintenant, a coupé court au processus judiciaire, en plaidant coupable à l'accusation d'homicide involontaire.

L'autre accusé, dont on doit taire l'identité puisqu'il était mineur au moment des événements, a pour sa part été jugé au tribunal de la jeunesse. Au terme de son procès, en octobre dernier, il a été déclaré coupable d'homicide involontaire. Il n'a pas encore eu sa peine.

Lors de l'agression, la victime était tombée au sol et sa tête avait durement frappé le béton, ce qui avait entraîné une fracture du crâne. M. Ahmed n'a jamais repris conscience et est mort six jours après, à l'hôpital.

Méprises

Cette triste affaire s'est produite après une série de méprises survenues en peu de temps, en début de nuit. Vers 23h, le 8 avril 2011, deux jeunes filles frappent à la fenêtre de la chambre d'une amie, à Verdun, et l'invitent à venir au dépanneur. La mère de la jeune fille surprend des bribes de conversation, et pense que sa fille a accepté l'invitation. Elle presse son mari, Iqbal Ahmed, de rattraper leur fille, qui n'a pas le droit de sortir à cette heure tardive. La femme ignore que leur fille est restée dans sa chambre.

M. Ahmed sort et part à la poursuite des deux jeunes filles, en criant le nom de sa fille. Quand l'homme se rend compte que sa fille n'est pas avec elles, il rebrousse chemin. Peu après, les jeunes filles croisent des garçons qu'elles connaissent et leur disent qu'un «fucking pédo» leur a couru après. Les garçons partent aux trousses de M. Ahmed et le rattrapent. Sans lui donner le temps de s'expliquer, le plus jeune pousse M. Ahmed avec sa poitrine, et M. Bélanger lui donne un coup de poing au visage. M. Ahmed tombe par terre et se frappe la tête, avec les terribles conséquences que l'on connaît.

Me Clemente Monterosso qui représente M. Bélanger, et le procureur de la Couronne Jean-Sébastien Bussières, feront leurs plaidoiries en septembre, devant la juge Linda Despots. D'ici là, un rapport avant sentence sera préparé pour éclairer la cour au sujet de Francis Bélanger, qui est rempli de remords et qui sanglotait, cette semaine, dans le box des accusés. Le jeune homme sera en liberté, mais doit se soumettre à une série de conditions.