Même si elle l'a dit le soir du drame, il y a quatre ans, aujourd'hui, Teresa Di Cesare, grand-mère des petites défuntes, le renie. Le jour de leur mort, Sabrina et Amanda ne lui ont jamais dit qu'elles n'avaient pas à se presser pour l'école, puisqu'elles avaient rendez-vous chez le docteur avec leur mère.

Ce rendez-vous chez le docteur pour Amanda et Sabrina De Vito le jour de leur mort, le 31 mars 2009, est au centre des préoccupations pour les deux parties, au procès d'Adèle Sorella, qui est accusée des meurtres prémédités de ses deux filles. La Couronne soutient que ce rendez-vous a bel et bien été évoqué par les enfants, tandis que la défense assure qu'il s'agissait d'une erreur de Mme Di Cesare, mère de leur cliente. Mme Di Cesare opine avec la défense. Elle admet avoir tenu ces propos quand la police l'a interrogée, quelques heures après la découverte des deux corps. Une partie de sa déclaration mise en preuve le prouve. Mais elle soutient maintenant qu'elle a dit n'importe quoi ce soir-là,  en raison du choc.

Ce rendez-vous a été évoqué à d'autres moments avec Mme Di Cesare, au cours du processus judiciaire. Outre la déclaration le soir des événements, il y a eu une rencontre avec la police en avril 2009, l'enquête préliminaire en août 2010, et une rencontre avec la Couronne et la police le 18 avril dernier. Me Pierre Poupart, avocat de l'accusée, a relevé que les deux fois où Mme Di Cesare était sous serment, elle n'a pas parlé de ce rendez-vous. Ce sont donc ces versions qui sont vraies, puisque Mme Di Cesare est croyante, laisse entendre Me Poupart.

Bons parents

Le procès d'Adèle Sorella se poursuit mercredi, avec la suite du contre-interrogatoire de Mme Di Cesare. Rappelons qu'Amanda et Sabrina De Vito ont été trouvées mortes par leurs deux oncles et leur grand-mère (Mme Di Cesare), l'après-midi du 31 mars 2009. Elles étaient allongées côte à côte dans la salle de jeu de la grande maison d'Adèle, sur la rue de L'Adjudant, à Laval. Mme Di Cesare vivait avec sa fille à l'époque, pour l'aider. Le matin en question, la femme de 69 ans s'était absentée pour aller chez sa soeur. Elle devait aussi aller à un rendez-vous chez un médecin avec Adèle, à 11h30. Mais celle-ci n'est pas venue la chercher.

Mardi, Mme Di Cesare a décrit sa fille et son gendre, Giuseppe De Vito, comme de très bons parents pour leurs deux filles. Tout a basculé en novembre 2006. La police cherchait à arrêter M. De Vito dans le cadre de l'opération Colisée. L'homme est disparu. Selon Mme Di Cesare, M. De Vito n'a pas vu son épouse ni ses filles pendant sa cavale, du moins, elle n'en a pas été témoin. La cavale de M. De Vito a duré jusqu'à l'automne 2010, moment où il s'est fait arrêter.