Torsten Trute, ressortissant allemand de 49 ans résidant dans l'Ouest canadien, a été condamné à 12 ans de prison cet après-midi par la juge Dominique Larochelle, de la Cour du Québec, au palais de justice de Laval. En janvier dernier, la même juge avait déclaré Trute coupable sous 16 chefs d'accusation de complot pour importation de pseudoéphédrine, de trafic de substances, de possession d'arme et de gangstérisme.

Trute est l'une des personnes accusées à la suite de l'opération Cléopâtre, au cours de laquelle les enquêteurs de la GRC, aidés de leurs collègues de la Sûreté du Québec, ont démantelé à l'été 2006 un réseau de trafiquants de stupéfiants et d'armes qui opérait notamment sur le territoire amérindien de Kanesatake.

Trute avait échappé à la rafle, mais il avait été arrêté en Italie deux ans plus tard et extradé au Canada. Il avait demandé que le temps passé en prison en Italie compte triple en raison de ses piètres conditions de détention, mais la juge a rejeté ses arguments. Sans compter le temps passé en détention préventive, il reste donc à Trute deux ans et huit mois de prison à purger. Il n'est pas exclu que des démarches d'expulsion soient amorcées contre le condamné, qui n'a pas la citoyenneté canadienne.  Ce sont Me Marie-Ève Moore et Me Josianne Cyr qui représentaient la Couronne fédérale dans ce dossier alors que l'accusé était défendu par Me George Calaritis.

Pas encore fini

Deux autres accusés à la suite de l'opération Cléopâtre, Sergio Piccirilli et Antal Babos, n'ont pas encore eu leur procès parce que leur dossier est maintenant devant la Cour suprême. Piccirilli, le chef présumé du réseau, a autant de liens avec les motards qu'avec la mafia, selon la police.

Au milieu des années 2000, Piccirilli s'était retrouvé au centre d'un conflit opposant la famille D'Amico de Granby et le parrain par intérim du clan des Siciliens, Francesco Arcadi. Ce conflit, qui a failli dégénérer en guerre ouverte, aurait été causé par une affaire d'exportation de marijuana aux États-Unis qui a mal tourné et par une mésentente concernant les ristournes exigées par le clan Rizzuto.

Des sources ont révélé à La Presse qu'une somme de 9 millions de dollars séparait alors les deux camps, mais que le conflit se serait réglé par une entente de 5,6 millions.