«Ce sera le Maroisgate et ça n'a rien à voir avec le pastagate», a déclaré Richard Bain à son retour en cour mardi à propos de son procès à venir. L'auteur présumé de l'attentat du Métropolis le soir des élections provinciales était agité et n'était pas prêt pour son enquête préliminaire qui devait débuter mardi. Elle a donc été reportée au 3 avril.

Avec ce délai, la cour souhaite que l'accusé ait davantage de temps pour se préparer, mais aussi qu'il réfléchisse s'il souhaite bel et bien se représenter lui-même.

Richard Bain a été jugé apte à subir son procès. Lors de sa dernière comparution, le 20 février dernier, il avait annoncé qu'il comptait assurer sa propre défense.

Mais voilà que les procédures sont complexes et il se plaint de ne pas avoir eu accès à tous les documents nécessaires et à leur traduction pour procéder à l'enquête.

Ce ne sera qu'à son retour en cour, en avril, que l'enquête pourra commencer. Mais s'il devait maintenir sa position de se défendre lui-même, de nouveaux délais sont à anticiper.

Chaque comparution est laborieuse. L'accusé à des difficultés à suivre le déroulement des procédures, se plaint de ses conditions de détention et interrompt à tout moment les magistrats pour tenter de formuler des déclarations politiques.

Mardi, il tentait de déposer certaines preuves démontrant qu'il n'avait pas eu accès à un téléphone. Pendant que le juge parlait, l'accusé cherchait bruyamment divers documents dans un sac en papier.

Il a par la suite critiqué la procureure Me Éliane Perreault qui ne lui aurait pas remis la transcription de son entrevue de 38 minutes à la radio CJAD en septembre 2012.

«Pourquoi je n'ai pas reçu ma transcription? Répondez à la question!, a dénoncé haut et fort M. Bain en pointant la procureure. Elle déforme la réalité». Me Perreault a répondu au juge que l'accusé avait reçu tous les documents nécessaires à l'enquête.

M. Bain a également exigé une table de travail et souhaitait pouvoir prendre place à la table des avocats et non dans le box des accusés. Puis il a voulu faire parvenir une déclaration aux médias par l'intermédiaire d'un homme dans la salle d'audience, Daniel Sweeney. Le juge a refusé, mais l'homme a tout de même accepté de parler aux médias.

Il s'est dit le porte-parole de M. Bain sur les questions d'ordre politique et non en ce qui concerne les chefs d'accusation. Il a largement été question de politique dans les déclarations de MM. Bain et Sweeney, bien que ce dernier ne considère M. Bain comme un prisonnier politique.

M. Bain est notamment accusé de meurtre prémédité. Le technicien du Métropolis Denis Blanchette a perdu la vie le soir de l'attentat.