Un météorologue, un mécanicien, une enseignante en francisation, une étudiante en biologie sont au nombre des douze jurés chargés de juger Rémy Couture, le maquilleur de l'horreur, à partir de mardi, à Montréal. Quand le juge Claude Champagne leur a demandé s'ils étaient capables de regarder des films impliquant de la violence, ils ont tous répondu oui.

Rémy Couture, un artiste maquilleur âgé de 35 ans, est accusé de fabrication, possession et distribution de matériel obscène. Les accusations ont trait à des photos et des courts métrages mis en ligne entre 2005 et 2009, sur un site spécialisé en horreur, et sur son site personnel. On y voyait notamment un tueur en série à l'oeuvre. C'est Interpol qui a alerté la police de Montréal, en 2009. Trois enquêteurs du SPVM viendront d'ailleurs témoigner pour le ministère public, a annoncé la procureure de la Couronne Genevière Dagenais, lundi. Elle compte aussi présenter deux experts qui viendront donner leur avis sur les impacts de la diffusion de tel matériel.

Le procès devrait durer environ deux semaines. L'accusé est représenté par Me Véronique Robert et Robert Doré. Me Dagenais occupe pour la Couronne avec Me Michel Pennou. La mise en accusation de M. Couture avait fait grand bruit, et plusieurs personnes dans le milieu artistique s'en étaient scandalisées. L'exercice très attendu se déroule malheureusement dans une des salles réaménagées du palais à Montréal, qui laissent très peu de place au public. Étonnamment, six des dix salles pouvant accueillir des jurés ont été refaites de cette manière. Dans ces salles, au moins le tiers de l'espace est occupé par d'immenses box vitrés destinés à accueillir plusieurs accusés détenus en même temps. Ces box sont en réalité presque toujours vides ou occupés par un seul accusé. Une «salle de débordement» peut ouvrir s'il manque de la place, mais elle est située à un autre étage, et il faut alors suivre le procès à la télévision.