Le grand chef de la Confédération des peuples autochtones du Canada (CPAC) Guillaume Carle affirme avoir été victime d'une violente agression et de menaces de mort le matin du Nouvel An.

Guillaume Carle dit avoir été « dévisagé » par son agresseur. En entretien téléphonique avec La Presse, il a raconté comment, le 1er janvier, tôt le matin, il était en voiture avec un autre homme lorsque deux individus s'en sont pris à lui et à son passager.

Le Service de police de la Ville de Gatineau a confirmé à La Presse qu'une agression avait bel et bien eu lieu mardi dernier, à l'heure indiquée par M. Carle. Toutefois, le dossier n'ayant pas encore été approuvé par le Directeur des poursuites criminelles et pénales, la police ne fournit aucun détail concernant l'identité des protagonistes et la nature exacte de l'agression.

Le grand chef dit avoir obtenu les noms des agresseurs, qu'il affirme ne pas connaître. Il s'agirait de deux personnes de la même famille. 

L'homme qui a attaqué Guillaume Carle l'aurait frappé à plusieurs reprises au visage. M. Carle a envoyé à La Presse une photo de son visage tuméfié, une coupure sur son nez et ses deux yeux avec des ecchymoses. 

MENACES DE MORT

Pendant l'agression, l'homme qui se trouvait en compagnie de Guillaume Carle aurait lui aussi été brutalisé, par le deuxième agresseur, si bien qu'il aurait été hospitalisé pendant quelques jours.

Guillaume Carle soutient que son agresseur aurait perpétré des menaces de mort au moment de l'attaque. « Il m'a dit qu'il allait revenir me tuer, moi et mes enfants, a-t-il déclaré. Je n'ai pas pu dormir chez moi [le vendredi]. » 

L'homme l'aurait menacé à « 15 ou 20 reprises ».

« Ils ont tout cassé mon camion », raconte également M. Carle, affirmant que son véhicule lui a ensuite été volé.

FRAUDES ET USURPATIONS DÉVOILÉES

L'automne dernier, le grand chef Carle a fait l'objet de reportages de La Presse, qui levaient notamment le voile sur des manoeuvres douteuses commises contre des membres de la CPAC à leur insu. Guillaume Carle les aurait lésés en les persuadant d'investir dans des projets fictifs ou voués à l'échec. Une enquête de l'Autorité des marchés financiers a été ouverte sur ce dossier.

Une autre enquête de La Presse révélait aussi que M. Carle encourageait l'utilisation frauduleuse de cartes autochtones délivrées par la CPAC. L'organisation et son grand chef ne sont pas reconnus par le gouvernement canadien et la carte de membre de la CPAC ne bénéficie donc d'aucun statut légal. 

La Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec et l'Agence du revenu du Canada mènent des enquêtes sur l'utilisation de ces cartes pour obtenir des exemptions de taxes.

Photo fournie par lui-même

Guillaume Carle a fourni cette photo après l'agression.