Des vandales se sont introduits par effraction dans un logement pour le saccager et y faire la fête, alors qu'ils avaient réservé l'appartement voisin sur Booking.com.

Il est 2 h du matin. Adam Mongrain et sa conjointe rentrent chez eux, dans le quartier Villeray à Montréal, après une soirée entre amis. Alors qu'ils grimpent les marches de l'immeuble jusqu'à leur appartement, situé au troisième, ils entendent des bruits de voix et de musique. Plus ils s'approchent, plus leurs doutes se confirment : le tapage vient de l'intérieur de leur appartement.

Derrière la porte, ils découvrent qu'une douzaine de personnes sont en train de faire la fête dans leur salon, leur cuisine, leurs chambres.

« Tous nos effets personnels étaient répandus, des gens buvaient mon alcool dans mon salon, il y avait des cendres et de la fumée partout », raconte Adam Mongrain, deux jours après l'événement.

Il dit avoir été très surpris, mais « pas particulièrement inquiet », sur le coup. L'appartement vacant du dessous est listé sur les plateformes de location de logements Booking.com et Airbnb. M. Mongrain savait qu'il devait accueillir des locataires ce soir-là. « Je me suis dit qu'ils avaient dû se tromper d'appartement, explique-t-il. Je leur ai dit de partir, le mot d'ordre a été donné, et ils tous commencé à quitter. »

Sa conjointe se rend compte au même moment que son ordinateur a disparu. Elle demande aux intrus de le lui rendre, mais personne ne collabore. Ils quittent rapidement l'appartement. Le couple les suit dans la rue et constate qu'ils s'enfuient tous dans des directions opposées.

« Du vandalisme gratuit »

En remontant chez eux, une fois seuls, ils constatent l'étendue des dommages. « C'était du vandalisme gratuit, soutient Adam Mongrain. Ils ont sorti de la nourriture congelée, ouvert toutes les boîtes de pâtes du garde-manger, lancé du Coke sur les murs, passé le couteau dans certains de nos vêtements, répandu notre paperasse partout et ont utilisé toutes mes surfaces comme cendrier. »

En plus de saccager l'appartement, les vandales se sont permis de commander une pizza, que les locataires retrouvent dans une des chambres, et de se préparer à manger. « On a trouvé des croquettes de poulet dans le four et ils s'étaient fait cuire des pâtes », raconte M. Mongrain.

La chambre de sa fille, absente au moment des faits, est sens dessus dessous. Et il ne manque pas que l'ordinateur. Des bijoux, de l'argent, leurs passeports, la console de jeu et certains vêtements ont été volés.

Le couple réside dans un appartement ni luxueux ni rempli d'objets de valeur, soulève M. Mongrain. « Le vol, je peux comprendre, mais pas ce désir de laisser l'endroit pire qu'ils l'ont trouvé, commente-t-il, incrédule. Je ne sais pas si c'était de la colère ou de l'arrogance. »

Enquête en cours

La police est appelée sur les lieux. Une enquête a été ouverte et est toujours en cours, a confirmé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

« On nous a dit que ce n'est pas la première fois qu'une fête comme ça est surprise par les vrais locataires, mais c'est quelque chose qui a l'air d'être tout de même assez rare », dit Adam Mongrain, qui affirme avoir « peu d'espoir » de récupérer ses effets personnels volés ou même que les vandales soient retrouvés.

Le SPVM a confirmé à La Presse que cet incident n'est pas isolé, mais n'a pas été en mesure de fournir des détails concernant le nombre de situations similaires survenues dans la métropole.

Booking.com ne sera pas d'une grande aide pour les locataires, puisque l'entreprise se dégage de toute responsabilité en cas de problèmes avec les réservations effectuées par son entremise, notamment en cas de dommages et pertes ou de fraude.

Photo fournie par Adam Mongrain

En plus de saccager l'appartement, les vandales se sont permis de commander une pizza, que les locataires ont retrouvée dans une des chambres, et de se préparer à manger.

Photo Alain Wong

Adam Mongrain