Le vélo fantôme installé à la mémoire de Valérie Bertrand Desrochers, morte en juin, a disparu il y a quelques jours dans des circonstances nébuleuses. Une cérémonie publique se déroulera dimanche afin de raccrocher un vélo blanc là où la cycliste a perdu la vie.

Le lendemain de sa mort, des proches de Valérie avaient pris l'initiative de suspendre un vélo peint en blanc à l'angle de la rue Saint-Zotique et de la 19e Avenue, là où un camion-benne a mortellement heurté la jeune femme. 

Quelque temps plus tard, le vélo a été retrouvé posé au sol contre le poteau. Fin août, quelqu'un l'a enlevé et, cette fois, le vélo n'a plus été vu. « Ça nous a tous fait beaucoup de peine », confie la tante de Valérie, Line Bertrand, par téléphone. 

La famille de Valérie Bertrand Desrochers et l'organisme Vélo Fantôme Montréal ne savent pas dans quelles circonstances le vélo blanc a disparu. Un employé de la Ville l'a peut-être jeté aux ordures sans savoir de quoi il s'agissait. Un citoyen habitant la zone résidentielle où il était accroché a pu le décrocher parce que son emplacement ne lui convenait pas. Quelqu'un l'a peut-être tout simplement volé. 

La Ville de Montréal assure ne pas avoir ordonné que le vélo soit retiré, indique Laurent Deslauriers, porte-parole de Vélo Fantôme Montréal. Un nouvel emplacement, un peu plus à l'écart, a été choisi pour le nouveau vélo blanc pour Valérie. 

Chose certaine, c'est la première fois qu'une telle chose se produit depuis que le premier vélo fantôme a été posé, il y a cinq ans. Huit bicyclettes blanches ont été suspendues depuis.

« Il y a déjà eu du vandalisme par le passé, des fleurs, des plaques commémoratives ou des photos enlevées, mais jamais un vélo. »

- Laurent Deslauriers, porte-parole de Vélo Fantôme Montréal

COLLABORATION AVEC LA VILLE ET LES CITOYENS

Vélo Fantôme Montréal, qui installe les vélos blancs dans la ville depuis 2013, n'avait pas pris part à la mise en place du premier vélo blanc pour Valérie. Cette fois, l'organisme fera partie du processus et pourra s'assurer que le vélo est surveillé et entretenu. 

« Il y a beaucoup de gens qui surveillent les vélos une fois qu'on les a accrochés, explique Laurent Deslauriers. On tente toujours de trouver des personnes de confiance, des cyclistes qui passent par là tous les jours ou des gens qui habitent proche, pour vérifier de temps en temps que tout est correct. » 

La Ville de Montréal est aussi mise au fait des vélos installés et collabore avec l'organisme.

UN RAPPEL

« On tient à ce qu'un nouveau vélo soit accroché, parce que connaissant ma filleule, si c'était arrivé à quelqu'un de son entourage, elle aurait voulu ça », signifie la tante de Valérie. Elle estime également que la présence du vélo signifie un « rappel, une façon pour les proches, mais aussi pour les cyclistes, pour les citoyens, de se souvenir de ce qui s'est passé. »

« Les routes ne sont pas assez sécuritaires, il faut que les gens se rappellent d'être prudents », dit-elle.

La semaine dernière seulement, un homme de 67 ans à vélo est mort après avoir été heurté par une camionnette, dans l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville. Il s'agit du troisième cycliste frappé mortellement cette année.

Laurent Deslauriers rappelle l'absence de nouvelles mesures pour que la rue soit partagée de façon plus sécuritaire entre les véhicules motorisés et les cyclistes.

« La mairesse Valérie Plante invite les citoyens à participer à des consultations, mais ne prend pas de décisions, note-t-il. Je ne remets pas en doute ses bonnes intentions, mais les solutions, on les connaît déjà. Maintenant, il faut les appliquer, il faut changer les règles. »