La Ville de Québec lance son propre programme d'indemnisation, avec l'aide du gouvernement québécois, pour les citoyens et les commerçants qui pourraient être victimes de vandalisme au cours des manifestations du G7.

Le maire Régis Labeaume et le ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Sébastien Proulx, en ont fait l'annonce jeudi après-midi au terme d'une rencontre avec des regroupements de commerçants.

«Ça a l'air de rien, 2000-3000 $ pour un commerçant, quelqu'un qui n'a pas un gros commerce, c'est très important, a affirmé M. Labeaume. On est sur des rues commerciales. C'est pas Sears, c'est pas tous des La Baie et on sait que pour la continuité des affaires, c'est un montant très important.»

Les portes et les fenêtres brisées pourront être remboursées à 75 % dans les dix jours pour permettre aux gens de reprendre leur vie normale le plus rapidement possible.

«L'objectif étant de faire en sorte qu'il n'y ait pas de rupture des affaires», a expliqué M. Proulx.

La Ville et le gouvernement se partageront la facture. Ils réclameront ensuite cette somme au gouvernement fédéral, à qui revient l'organisation de ce sommet international.

«On a bien l'intention, autant le gouvernement que nous, de se faire rembourser par le fédéral et on va être totalement solidaires avec les commerçants et les résidents là-dessus», a tranché M. Labeaume.

Les citoyens et les commerçants victimes de vandalisme devront téléphoner à la Ville, qui soumettra une requête au ministère de la Sécurité publique du Québec. Celui-ci dépêchera ensuite des spécialistes en évaluations de dommages.

De nombreux groupes - syndicats, organismes sociaux et organisations anticapitalistes - ont élu domicile à Québec pour la durée du G7 même si l'événement se déroule à environ 140 km de la vieille capitale. Trois manifestations sont organisées à Québec jeudi soir, vendredi et samedi. D'autres pourraient s'ajouter.

Le premier ministre Justin Trudeau a lancé un appel au calme lors de son passage dans la circonscription de Chicoutimi-Le Fjord jeudi.

«L'important pour moi, c'est que les gens se fassent entendre, a-t-il affirmé. Dans un pays comme le Canada, je trouve ça extrêmement important que les gens puissent s'exprimer en accord ou en désaccord avec des politiques, des individus, leurs préoccupations. Il faut évidemment que ça soit fait dans le respect et dans la sécurité.»

Le Centre des congrès de Québec est entouré de blocs de béton et d'une clôture, des commerçants ont placardé leurs magasins dans le Vieux-Québec. On entendait mercredi soir des hélicoptères de la police survoler la ville.

Quelque 10 000 fonctionnaires dont les bureaux sont situés près de l'Assemblée nationale ont été mis en congé jeudi après-midi et vendredi en prévision des débordements.

Plusieurs propriétaires de magasins de la rue Saint-Jean dans le Vieux-Québec ont prévu le coup en placardant leurs vitrines avec des planches de contreplaqué. Certains comptent dormir dans leur commerce pour pouvoir intervenir rapidement en cas de grabuge.

À quelques kilomètres de là, les commerçants de l'avenue Cartier, connue pour ses boutiques et ses restaurants, sont aussi dépassés par les événements entourant le G7.

«Ce n'est pas quelque chose qu'on a souhaité avoir, donc le fait de subir quelque chose, ce n'est jamais agréable, a remarqué le directeur général de la Société de développement commerciale Montcalm, Jean-Pierre Bédard. Toute la psychose qu'a causée la sécurité autour de cet événement-là, veut veut pas, ça a un impact financier (sur les commerçants) et ça, ce sont des dommages collatéraux sur lesquels ils n'ont aucun pouvoir.»

Il se dit toutefois rassuré par le programme mis sur pied par la Ville et le gouvernement du Québec.

Lors du Sommet des Amériques en 2001, 97 % des dommages causés par les manifestants avaient été remboursés par le gouvernement fédéral, selon la Ville de Québec.