Le pédiatre du CHU Sainte-Justine Alain Sirard s'est suicidé, confirme le Bureau du coroner du Québec dans son rapport d'enquête rendu public vendredi. La coroner Stéphanie Gamache conclut que le médecin spécialiste en maltraitance est décédé «d'un choc hémorragique» découlant de plaies «auto-infligées» avec une arme blanche.

Alain Sirard, 58 ans, a été retrouvé mort le matin du 6 décembre 2016 dans des locaux administratifs du CHU Sainte-Justine, où il pratiquait depuis plusieurs décennies. 

Le médecin était sous le coup d'enquêtes du Collège des médecins après la diffusion de reportage à Radio-Canada et à La Presse dans lesquels des parents dénonçaient avoir été soupçonnés à tort d'avoir battu leur enfant. 

Dans la foulée de la diffusion des reportages en 2013, le médecin avait été agressé dans un lieu public. Moins d'un mois avant sa mort, le pédiatre avait été informé d'une décision du comité de discipline du CHU Sainte-Justine. Selon la coroner, «il ne fait aucun doute que les épreuves des trois dernières années ont contribué à la décision de M. Sirard de mettre fin à ses jours». 

Le jour de sa mort, l'homme a envoyé une lettre à ses proches, en plus d'en laisser une sur les lieux de son décès. La Presse avait obtenu copie de cette dernière

Leur contenu «témoigne d'une décision longuement planifiée», écrit la coroner. 

Le CHU Sainte-Justine réagit 

Le CHU Sainte-Justine a réagi à la publication du rapport d'enquête rappelant la perte «d'un grand défenseur des droits des enfants» et d'un homme «fortement engagé dans les soins et l'enseignement aux futurs pédiatres.»

«Le Dr Sirard a consacré la majeure partie de sa carrière à la protection des enfants, et ses collègues poursuivent ce travail difficile, mais essentiel pour le bien-être de nos enfants», peut-on lire dans un communiqué publié vendredi. 

Un comité relevant du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens a été créé depuis la mort de M. Sirard pour identifier «les situations particulièrement stressantes» pour les médecins comme les processus disciplinaires.

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Alain Sirard