Davantage d'aînés devraient adhérer à un programme d'appels automatisés qui envoie les services d'urgence en cas d'inactivité, selon le coroner chargé d'enquêter sur le décès d'une femme, Francine Pratte, dont le corps partiellement momifié a été retrouvé un mois après sa mort.

La femme de Trois-Rivières - aux prises avec des problèmes psychiatriques et «isolée socialement» - ne recevait qu'environ un appel par mois de son fils, selon le Dr Raynald Gauthier. Elle vivait dans un HLM de l'Office municipal d'habitation de Trois-Rivières.

Son corps a été retrouvé en novembre 2015, mais le rapport sur ce décès vient d'être publié. La femme de 65 ans est morte de causes naturelles.

Ce n'est que la forte odeur de putréfaction émanant du logement qui a finalement amené les autorités à pénétrer à l'intérieur pour y faire le triste constat.

Francine Pratte était reconnue pour prendre une médication quotidiennement et sa dosette indiquait que la dernière consommation avait eu lieu le 17 octobre. Or, ce n'est que le 20 novembre que son corps a été découvert.

«Il est navrant de constater que des personnes âgées, isolées socialement et demeurant dans des immeubles de type office d'habitation municipal, peuvent décéder et manquer à l'appel durant des périodes aussi prolongées sans que personne ne puisse s'en inquiéter», a écrit le coroner Gauthier à la fin de son rapport.

Il y recommande aux offices d'habitation du Québec de faire la promotion du programme Pair. Ce programme «a pour but précisément d'offrir à la communauté une sécurité accrue par un service d'appels quotidiens automatisés», écrit le Dr Gauthier.

«Les horaires d'appels sont modulés pour accommoder les horaires de vie de chaque participant. Si un appel ne reçoit pas de réponse, il y a relance; deux ou trois autres appels sont effectués avant de lancer une alerte au 911.»

«Aujourd'hui, les gens ont 1,8 enfant par famille, ils n'en ont plus 10 comme jadis et la société nous demande de performer et d'aller un peu partout dans le monde, ce qui est parfait et correct, mais au détriment des relations humaines», souligne le directeur général du réseau de la Fédération de l'âge d'or du Québec, Danis Prud'homme.

«C'est une recommandation valable si on est tout seul, estime M. Prud'homme. Il y a aussi des mécaniques comme des bracelets où on peut peser sur un bouton et ça déclenche une alerte. Il y a toutes sortes de technologies, mais ça demande des sous.»

- Avec La Presse Canadienne