Dans la nuit de dimanche à lundi, Jean-Nicolas Smith était passager d'un véhicule conduit par son meilleur ami Alexandre Leroux qui, poursuivi par la police sur l'autoroute 30, a éteint ses phares et pris la fuite avant de percuter un muret de béton. Jean-Nicolas est mort sur le coup. Le Bureau des enquêtes indépendantes a été chargé d'enquêter sur l'accident.

« On ne comprend pas pourquoi ils ne se sont pas arrêtés, pourquoi il roulait aussi vite, pourquoi mon frère n'avait pas de coussin gonflable du côté passager. »

Les questions se bousculent dans la tête de Sabrina Smith, qui peine à croire qu'elle ne reverra jamais son petit frère, celui qui « aimait faire rire les gens, faire le clown avec ses amis, ses collègues et dans les soupers de famille ».

« Jean-Nicolas, c'était un gars souriant qui aidait toujours le monde, il était toujours là et il ne demandait jamais rien en retour », décrit sa soeur, de 11 mois son aînée.

C'est cette générosité qui lui aura finalement coûté la vie. Dimanche, il venait de passer la soirée dans un souper de famille avec sa copine, et son ami l'a contacté.

« Alexandre avait besoin de son ami pour parler parce qu'il n'allait pas bien. Comme mon frère veut toujours aider tout le monde, il est allé. Il devait être près de minuit », raconte Sabrina.

Une passion qui les unissait

Les jeunes hommes, tous deux âgés de 20 ans, s'étaient connus dans un cours de mécanique quelques années plus tôt. Ils partageaient la même passion pour les automobiles, et tous deux possédaient une Hyundai Genesis. 

Le soir de l'accident, ils étaient à bord de celle d'Alexandre, qui était en train d'y apporter des modifications, selon Sabrina. Elle a appris qu'il n'y avait pas de coussin gonflable du côté passager. La voiture était-elle conforme ? Est-ce la raison pour laquelle le conducteur a fui les policiers ? L'enquête le dira, mais la famille de Jean-Nicolas croit que ce motif serait le plus plausible, d'autant plus que la voiture avait été interceptée à haute vitesse.

« Alexandre est camionneur, il a peut-être eu peur de perdre quelque chose... On ne sait pas, on ne comprend pas. », dit Sabrina.

Comme si la perte de l'un des leurs n'était pas déjà assez lourde, la situation est d'autant plus difficile à gérer pour la famille de la victime, qui a un lien particulier avec celle du conducteur. Le conjoint de la soeur de Jean-Nicolas est le grand frère d'Alexandre.

« Alexandre... son état est stable, mais je n'ai pas d'autres nouvelles étant donné que je n'en veux pas non plus », répond Sabrina. Elle ajoute, avec une honnêteté désarmante : « Je trouve ça injuste que l'un soit parti et pas l'autre. »

Un fils, un frère, un amoureux

L'entourage du jeune homme est bouleversé par ce départ tragique. Son petit frère de 18 ans « n'aurait jamais pu imaginer que ça arriverait ». « Il y a une partie de moi qui vient de mourir avec toi », a-t-il écrit sur Facebook.

Jean-Nicolas était aussi un amoureux comblé. Depuis presque trois ans, il formait un couple avec « son amour de jeunesse » qu'il avait connue durant l'enfance. Sa copine avait même emménagé avec lui chez ses parents.

« Je n'ai pas de mot pour dire à quel point mon coeur a mal, a écrit la jeune femme sur Facebook. Tu es l'homme de ma vie. On avait tellement de rêves pour notre futur. Tu aurais été un bon père. Je vais dire à Aliyah à quel point son parrain l'aimait, et je vais être présente pour elle. »

Aliyah, c'est la petite fille de Sabrina. La jeune mère parle avec émotion de ce lien qui unissait son frère et sa fille.

« Il était le parrain de ma petite fille de 11 mois. Et il allait être oncle une deuxième fois, parce que je suis enceinte d'un petit garçon. Il ne le rencontrera jamais », a-t-elle laissé tomber, la voix brisée.