La GRC a mené une frappe antidrogue dans la réserve algonquine de Lac-Simon hier, dans le cadre d'une série d'opérations menées ces derniers mois pour freiner le trafic de drogue dans cette communauté durement éprouvée par des morts violentes et un problème récurrent de toxicomanie.

« Les opérations contre la drogue avaient été demandées par la population. Le travail est fait par les policiers », a confirmé la vice-chef Pamela Papatie à La Presse hier, alors que la GRC était en pleine action.

Le corps policier fédéral, qui travaille avec la Sûreté du Québec et la police locale de Lac-Simon au sein de l'Unité mixte d'enquête sur le crime organisé autochtone, doit faire le bilan des nouvelles arrestations et saisies aujourd'hui.

Autres arrestations

Le 20 juillet, une autre opération avait mené à la saisie de cocaïne et d'argent comptant, ainsi qu'à l'arrestation de deux résidants de la réserve dans la trentaine. « L'impact d'une telle opération est majeur pour cette petite communauté. Les problèmes liés à la toxicomanie et à la criminalité y sont importants », avait alors indiqué la GRC dans un communiqué.

Photothèque Le Soleil

En avril dernier, la mort d'un homme intoxiqué et armé d’une machette lors d'une intervention policière qui a mal tourné avait mis en lumière les problèmes liés à la toxicomanie et à la criminalité à Lac-Simon. 

En mai, c'était une femme de 35 ans qui avait été arrêtée pour trafic de cocaïne et de cannabis dans la réserve, grâce à des informations fournies par des résidants opposés à ce commerce.

La communauté de 1700 personnes a connu une année particulièrement difficile. En février, un homme a tué un jeune policier de la réserve en lui tirant dessus à bout portant avant de se suicider. En avril, un homme intoxiqué armé d'une machette a été tué lors d'une intervention policière.

Plusieurs morts

Les résidants avaient réagi en organisant une grande manifestation contre la drogue. « Ça suffit, la drogue dans la communauté. Tous ensemble, on va être capables », avait déclaré la vice-chef Pamela Papatie dans un discours public.

Selon une compilation effectuée par La Presse en avril, au moins six autres résidants de Lac-Simon sont morts dans des circonstances violentes alors qu'ils étaient sous l'emprise de la drogue ces trois dernières années. Trois se sont suicidés et trois ont fait une surdose.